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Publié le 18/01/2023 - 22h11

Alain64

  • C - La répartition des installations d’énergie renouvelables de manière équilibrée et diffuse sur le territoire, avec des impacts locaux a priori plus modérés mais qui touchent l’ensemble du territoire

  • F - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)

On condamne aujourd’hui, à juste titre, les énergies fossiles classiques (charbon, pétrole, gaz) pour leur impact carbone et les polluants qu’elles produisent. Donner un avantage à la production électro-nucléaire en mettant en avant presque uniquement son faible impact carbone et en minimisant les problématiques risques technologiques et déchets est une démarche orientée. En effet, les conséquences d’accidents pour l’environnement et les personnes seraient à large échelle dans l’espace (potentiellement européen) et dans le temps. Les déchets radioactifs, que l’on accumule depuis déjà des décennies poseront à terme un problème de stockage. Le stockage profond est en effet une gageure, en particulier eu égard à l’intensité et à la durée de la radioactivité des déchets concernés. Les Américains et les Allemands ont d’ailleurs fait des tentatives infructueuses de stockage souterrain, ce qui devrait nous rendre plus humbles. Pour accompagner le passage progressif vers les énergies renouvelables et vertes, il convient d’accélérer très fortement leur développement et il est raisonnable de continuer à utiliser nos réacteurs existants, en y apportant la plus grande vigilance, jusqu’à leur fin de vie. Ceci permettra de mettre un terme à l’accumulation des déchets nucléaires, qui vont d’ailleurs s’accroitre avec l’incontournable démantèlement des installations nucléaires. En plus des problèmes spécifiques à la radioactivité, la technique nucléaire est très pointue et exige de grandes compétences, sur le très long terme : elle ne peut donc être mise entre toutes les mains, être vulgarisée, disséminée, comme le projet de mini-réacteurs en a l’objectif. La France prendrait alors une lourde et inutile responsabilité. Le développement et la construction de nouvelles centrales nucléaires seraient longs et couteux : les derniers exemples de réalisations françaises illustrent magistralement les difficultés, aléa et déconvenues, et alimentent le doute sur la capacité de nos industriels à aboutir dans des délais et des coûts raisonnables. Nous avons la chance de disposer d’un parfait réacteur nucléaire, le soleil, qui nous apporte son énergie lumineuse, qui est aussi à l’origine des vents, énergies que nous savons exploiter aisément et de manière compétitive. Construire de nouvelles centrales nucléaires relève donc du « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué »… En Europe, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse, l’Espagne, proches voisins ont d’ailleurs choisi d’abandonner à terme la production électro-nucléaire. Les énergies renouvelables sont aujourd’hui économiquement compétitives et peuvent être déployées beaucoup plus rapidement que le nucléaire. Par exemple, au cours de l’année 2022, l’Espagne a installé près de 4000 MWc de panneaux photovoltaïques. En France une telle puissance permettrait une production annuelle d’environ 4,4 TWh, soit la production annuelle d’une centrale nucléaire de 680 MW. Après dix années de déploiement similaire du photovoltaïque, c’est l’équivalent de 4 EPR de 1650 MW qui serait ainsi installé. La surface nécessaire pour ces 40000 MWc de panneaux serait de l’ordre de 200 km² (dépendant du type de répartition) (A titre de référence, la surface de la forêt landaise est de 6300 km²). Il faudrait par exemple inciter fermement à l’installation de panneaux, répartie sur le tout le territoire, en particulier sur les surfaces déjà artificialisées (parkings, toitures) ou sur des surfaces agricoles tirant partie de la protection solaire et des apports énergétiques des panneaux. Quant à la durée de vie, certains constructeurs proposent maintenant des garanties sur le matériel allant de 25 à 45 ans, ce qui est aussi tout à fait compétitif. L’énergie éolienne est aussi une voie à développer, et demande des démarches fortes pour convaincre. L’éolien est complémentaire du photovoltaïque, l’intermittence et les périodes de forte production étant décalées entre ces deux ressources. Pour compléter le passage aux énergies renouvelables il faut parallèlement développer et mettre en œuvre les solutions de stockage de l’énergie, de nombreuses technologies étant disponibles pour couvrir les divers types d’installations (hydraulique, batteries, piles à combustibles, production d’hydrogène, de méthane, de bio-carburants etc). Les fonds non consacrées à de nouvelles centrales nucléaires trouveraient toute leur utilité dans le déploiement du stockage.