Publié le 18/01/2023 - 22h46
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B - La compatibilité du mix énergétique français avec un scénario de réindustrialisation de la France, et notamment la compétitivité de ce mix énergétique
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D - La garantie – au maximum – de notre indépendance énergétique et industrielle, en assurant autant que possible notre autonomie sur les composants, les technologies, les filières industrielles et les matières premières (acier et terres rares pour les éoliennes, modules photovoltaïques pour la production solaire, métaux critiques pour les batteries électriques, etc.) et les combustibles (uranium pour le nucléaire)
Le nucléaire est un atout indéniable à bien des égards qui place la France bien en avance dans la baisse de ces émissions de gaz à effet de serre par rapport aux autres grands pays développés. Energie pilotable décarbonée, elle est essentielle pour palier à l'intermittence des énergies renouvelables. Il est nécessaire de lancer dès maintenant un grand plan ambitieux de relance du nucléaire à l'image du plan Messmer de 1974 avec la prolongation du parc existant aussi longtemps que possible et la construction d'au moins 14 EPR2. Il s'agit d'avoir une vision de très long terme sur la 2ème moitié du 21ème siècle dès aujourd'hui. Pour accroître davantage notre souveraineté énergétique grâce au nucléaire, il est important de favoriser aussi les projets de mines d'uranium sur le sol français. Concernant les énergies renouvelables, il ne faut pas les opposer au nucléaire. Il faut développer massivement le solaire sans artificialiser aucune terre et dans une moindre mesure l'éolien (généralisation par exemple des installations photovoltaïques sur les hangars des fermes et les entrepôts logistiques…). L'éolien terrestre pose un problème d'acceptabilité trop fort, la France a les moyens de se passer de l'éolien terrestre si elle est très ambitieuse dans le nucléaire, le solaire, l'hydraulique et les solutions de stockage. Le solaire et l'éolien terrestre, offshore couplés à des solutions de stockage est en revanche à développer massivement dans les DROM COM qui ont un mix électrique bien plus carboné qu'en métropole car le nucléaire y est inexistant. Néanmoins, en métropole, pour assurer la rentabilité du nucléaire, il faut que les réacteurs puissent fonctionner dès qu'ils sont en état de le faire. Or, éolien et solaire ayant la priorité sur le réseau, il y aurait inévitablement des cas où la production nucléaire devrait être réduite pour laisser la place au solaire et éolien. C'est pourquoi il faut je pense développer plus encore nos capacités d'export d'électricité et des solutions de stockage pour gérer ces situations excédentaires. Les STEP étant les solutions les mieux maitriser à grande échelle, il faut investir massivement à nouveau dans l'hydraulique et augmenter considérablement notre capacité de stockage par transfert d'énergie par pompage. Il est également essentiel de développer massivement le stockage d'électricité avec l'hydrogène par électrolyse car se reposer uniquement sur les STEP pourrait s'avérer problématique dans les grandes périodes de sécheresse. Il faut alors aussi massivement investir dans l'hydrogène qui pourrait si la France se retrouve excédentaire avec toute sa capacité de production être exportée. Bref il faut réussir à bâtir un mix totalement décarboné sans recourt à quelconque énergies fossiles y compris le gaz, bâtir un mix très compétitif pour l'industrialisation française et un mix qui garantisse une totale souveraineté pour ne pas dépendre des pays comme la Russie ou ceux du Golfe. La France a largement les moyens de réussir sa décarbonation complète avant tous les autres si les politiques décideront avec une approche scientifique, technique et pragmatique et surtout non dogmatique, non idéologique. Il s'agit avant tout d'une urgence, celle de sortir des énergies fossiles immédiatement et de savoir s'en passer définitivement sur le long terme !
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