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Publié le 18/11/2022 - 16h50

jean.fluchere@wanadoo.fr

  • C - Développer tous les projets hydroélectriques, y compris les très petites installations pour maximiser les capacités installées, et y compris les projets plus coûteux, tout en essayant de limiter les impacts environnementaux

Contrairement à l'éolien et au photovoltaïque, la production hydroélectrique est une production renouvelable qui participe au service système, réglage de fréquence et de tension, et plus encore car le stockage de l'eau en amont sert de stockage d'électricité. Grâce à ce stockage et aux stations des transfert d'énergie par pompage et turbinage dont le rendement est de 80 %, l'hydroélectricité peut amener beaucoup de puissance en peu de temps en jouant simultanément sur les STEPs, les ouvrages fonctionnant en éclusées et, en période de basses températures, sur le déstockage des barrages d'altitudes qui ne se remplissent qu'une fois par an, lors de la fonte des neiges. Grâce à cela les apports qui viennent se superposer à la puissance fatale des ouvrages au fil de l'eau font monter les pics de puissance de l'hydroélectricité à 16 GW lors des moments de pointe ou en cas d'incidents sur le système électrique. L'hydroélectricité est le "poumon" du système électrique. Plusieurs difficultés apparaissent pour faire plus d'hydroélectricité: 1 - Ces dernières années en raison de l'obligation d'augmenter les débits réservés dans les tronçons court-circuités des cours d'eau, la France a perdu du productible annuel. Or l'augmentation de ces débits réservés ne s'imposait pas sur tous les ouvrages. Il faudrait revoir cette disposition et sélectionner seulement les ouvrages où effectivement cette augmentation est nécessaire à la biodiversité ou à la production d'eau potable. Perdre stupidement du productible hydroélectrique doit devenir interdit. 2 - Les sites intéressants sont pour la plupart équipés mais il existe cependant encore des projets réalisables dans les cartons. 3 - La mise en concurrence voulue par la Commission Européenne seulement en France est une anomalie. C'est un blocage à tout nouveau projet. Elle est déclinée dans la LTECV de telle sorte qu'elle fait perdre tout intérêt sur le plan national en tant que contribution majeure à l'équilibre du système électrique. 4 - Les ouvrages hydroélectriques sont très capitalistiques et c'est la raison pour laquelle le législateur des années 1900 avait prévu l'attribution de concession pour 75 ans, temps nécessaire au retour sur investissement. Il faut également avoir des taux d'actualisation faibles. 5 - Un frange d'irréductibles stupides dans la population française s'oppose par principe à toute retenue d'eau. Pour eux, l'eau qui tombe du ciel doit aller le plus vite possible à la mer ! Or cette frange est violente comme nous avons pu le constater pour la "flaque d'eau" de la retenue agricole de Sivens et l'Etat est une fois de plus dans l'incapacité de faire régner l'ordre public face à ces quelques agitateurs. 6 - Quelques projets de STEPs pourraient être réalisés. Certains sur des ouvrages à construire. D'autres de façon plus délicate sur des chaînes d'ouvrages fonctionnant en éclusées. Ils représentent des investissements longs et importants. Souvenons-nous que l'étude et la réalisation de la plus grande STEP de France, celle de Grand Maison, a duré 20 ans. En conclusion, il y a un gisement de production encore exploitable qui demande à être étudié et être favorisé.