Publié le 19/11/2022 - 15h21
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A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980
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F - Le maintien d’un niveau de sûreté parmi les plus élevés du monde
La France a besoin d'un parc électronucléaire apte à produire de l'ordre de 900 TWh/an. C'est à dire le double de la capacité de production actuelle. Les raisons en sont simples : 1 – La consommation d’énergie finale actuellement est de 1500 TWh dont 1000 TWh d’énergies fossiles, 2 – Ces énergies sont responsables de plus de 90 % de nos émissions de gaz à effet de serre. 3 – L’objectif affiché par la France et l’UE est d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Il faut donc remplacer ces 1000 TWh d’énergies fossiles par de l’électricité bas carbone. 4 – Les études montrent qu’avec un effort gigantesque, 500 TWh d’énergies fossiles peuvent être économisées grâce à une meilleure efficacité énergétique, ce que permet l’électricité dans les transport et dans le chauffage du bâti grâce à une généralisation des pompes à chaleur, et des économies d’énergies par la rénovation thermique du bâti existant. 5 – les énergies thermiques renouvelables, bois énergie, biogaz, etc. et l’hydroélectricité doivent pouvoir atteindre environ 100 TWh. Le bilan montre que nous devons doubler la production de notre parc électronucléaire en 27 ans, c’est-à-dire lancer une opération supérieure à celle de 1974 car il faudra aussi remplacer dans le parc actuel les unités dont l’ASN considérera que la sûreté d’exploitation n’est plus adéquate comme l’a annoncé le Président de la République. Ce qui risque de survenir à partir des années 2040-2045. L’industrie française est-elle capable de réussir un tel exploit, aurons-nous les finances suffisantes et les Français l’accepteront-ils sur le plan sociétal ? S’agissant de nos capacité industrielles, il est clair que nous avons pris 20 ans de retard car nos gouvernements ne savent pas prévoir sur le long terme et les bilans prévisionnels de RTE les ont confortés dans leur procrastinations. A ce jour, la filière de construction, d’exploitation et de maintenance a fait un effort sans précédent pour regagner son savoir-faire et se regrouper dans les GIFEN qui représente plus de 3000 entreprises et 220 000 emplois. La standardisation autour du modèle de tranche EPR2 va permettre une production en série des éléments constitutifs. La construction par paire de tranches voire par 4 tranches sur un même site fait gagner beaucoup de temps comme le montre le chantier de Taishan et Chine et de Hinkley Point en Grande Bretagne. La filière doit monter de 220 000 emplois à 300 000 emplois prochainement pour la construction des 6 EPR 2 décidés à Belfort et des 8 EPR 2 suivants. Les emplois sont bien répertoriés et les centres de formation professionnelle sont opérationnels. Il n’y a pas de raison pour que notre pays qui a construit 58 tranches de 1974 à 2000 ne soient pas capables de construire le parc à venir. Il y a seulement la nécessité d’avoir une volonté politique durable. S’agissant des finances, il s’agit d’une ambition nationale et le pays saura les trouver à condition de ne pas se lancer en même temps dans des programmes délirants d’électricité intermittentes. L’acceptation sociétale est déjà présente puisque 75 % des Français sont de nouveau favorables à l’électronucléaire. D’autant que cette électricité donnera à la France son indépendance énergétique et plus seulement électrique, qu’elle sera propre et bas carbone, avec une sûreté renforcée donc sans risques, à un prix du kWh acceptable par rapport à ce que nous voyons à ce jour et un traitement des déchets exemplaire ce qui est la cas déjà aujourd’hui. Donc il est grand temps d’aller vite vers cet objectif. Tout retard fera que nous ne serons pas au rendez-vous de la neutralité carbone en 2050 et les conséquences seront graves sur le plan des températures et des dérèglements climatiques.
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