Publié le 19/11/2022 - 16h08
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B- Que l’Etat (et donc le contribuable) contribue à sécuriser les investissements dans les capacités de production d’énergie bas carbone, via des mécanismes de soutien public permettant par exemple de garantir le remboursement de l’investissement (renouvelable comme nucléaire), mais aussi des prix moins élevés pour le consommateur (sans toutefois que l’Etat ne joue de rôle pour les consommateurs).
A l'époque où la production électrique était en monopole de production-transport et distribution sur la plus grande partie du territoire national, EDF facturait le prix du kWh produit en prenant en compte le prix moyen pondéré de l'ensemble des moyens de production utilisé. On avait donc un tarif connu et commun à tous les Français. Les surplus financiers fait sur les moyens de plus bas coût de production permettaient de combler les pertes faites sur les moyens les plus coûteux. Elle ajoutait à ce coût moyen le coût des transports très haute tension et les coûts de distribution. Enfin elle ajoutait à ces coûts une partie des provisions à faire pour à la fois renouveler le parc de production au fur et à mesure de son obsolescence et une partie des besoins de financement des moyens de production à construire pour faire face à l'augmentation des besoins électriques. Etant en monopole, elle avait une vision claire de l'évolution du marché et voyait très bien que les gains d'efficacité faits sur les matériels existants étaient inférieurs aux nouveaux usages qui apparaissaient. C'était la base du service public. Les clients n'avaient pas le choix de leur fournisseur certes mais en échange ce dernier s'engageait à fournir une électricité de qualité, suffisante à tout moment de l'année et au meilleur coût pour la collectivité en fonction des moyens de production que l'Etat lui permettait de construire. Aujourd'hui nous sommes rentrés dans un système de concurrence absurde qui est en train de ruiner l'Europe et de délocaliser toutes les activités industrielles en raison de coûts de l'électricité trop élevés. Et ces dispositions ont ruiné tous les opérateurs électriciens importants sur le continent. Il est illusoire de vouloir faire un marché unique de l'électricité dans une UE où chaque pays à sa propre politique énergétique. Il faut sortir de ce système ce qui n'empêche en rien les échanges aux frontières. Comme l'électricité bas carbone est appelée à devenir la part majeure, l'Etat doit s'en emparer en tant que Service d'Intérêt Général, concept prévu par la CE, et revenir au prix moyen pondéré en faisant les arbitrages entre producteur. Les grands électriciens étant ruinés, il appartient au garant du Service d'Intérêt Général d'assurer le financement de construction des nouveaux outils de production et d'en confier la construction, l'exploitation, la maintenance et le démantèlement à des électriciens compétents via des concessions. Les prix prendraient en compte ce financement car les concessionnaires auraient la charge de rembourser les financements pendant la durée de la concession. Ainsi nous reviendrions à un concept d'intérêt général où chaque pays ayant des politiques différentes aurait sur son marché intérieur un prix moyen pondéré de l'énergie électrique représentatif de sa politique énergétique. Les Allemands qui soi-disant veulent 100 % d'ENR auraient des prix bien supérieurs sur leur marché intérieur à un pays qui s'orienterait vers une majorité de production électronucléaire. Les échanges par les interconnexions pourraient se faire suivant des règles que nous avons connues par le passé et qui fonctionnaient parfaitement. Ils sont bien sûr vent debout contre ce système qui les désavantagerait mais ce ne serait que la conséquence de leur refus du nucléaire. Il faut d'urgence sortir du système de prix marginal. Les consommateurs n'y comprennent plus rien et surtout les Français perdent l'avantage de prix bas procurés par le parc électronucléaire.
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