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Publié le 20/11/2022 - 01h08

florian.caraveo@live.fr

  • A - Se limiter à optimiser l’existant, car il n’apparaît pas opportun de développer de nouveaux projets

Le réseau hydrographique français comporte près de 2500 ouvrages hydroélectriques de tailles et puissances très différentes. Les grands barrages capables de stocker des millions de mètres cubes d'eau pour produire de l'électricité décarbonée de manière pilotable. Ce sont ces grands barrages (centrale de lac) qui permettent de produire l'énergie hydroélectrique majoritaire dans le mix énergétique français (environ 90% de la production hydroélectrique nationale). Selon EDF, en 2019, sur un potentiel énergétique à pleine puissance de 20% du mix énergétique, l'ensemble des ouvrages a produit 11,2% du mix français avec 60.1TWH, soit 12,1% de moins qu'en 2018. Selon France Hydro Electricité, en Novembre 2022, l'hydroélectricté compte pour 10,1% du mix énergétique français. Cette baisse de production est liée à un déficit hydrique qui a engendré des étiages rendant impossible l'exploitation de nombreux ouvrages de petite dimension. Le syndicat France Hydro Electricité mentionne que 2 300 ouvrages produisent 10% de la production hydroélectrique en France. Même en doublant le nombre d'installations de ce type d'installations, il ne serait pas possible de compenser de manière significative la baisse de production induite par un déficit hydrique lié aux sécheresses. Au 12 octobre 2022, 86 départements français étaient encore soumis à des déficits hydriques nécessitant d'appliquer des restrictions d'usage. En sachant que les sites qui offrent le meilleur potentiel sont déjà équipés, les plans de développement de cette source d'énergie semblent compromis par les aléas climatiques. Depuis 1976, les épisodes de sécheresse ont tendance à se répéter de plus en plus souvent et avec une intensité croissante. Les climatologues et hydrologues évoquent des phénomènes de plus en plus extrêmes qui nécessitent d'anticiper des périodes sèches qui durent et se répètent. Les installations actuelles dont les grands barrages font partie peuvent tout à fait être optimiser pour améliorer leur capacité énergétique et continuer à jouer un rôle majeur dans la lutte contre l'aridification des vallées françaises. Concernant les enjeux de conservation de la biodiversité et de la continuité écologique, l'hydroélectricité a des impacts non négligeables. C'est l'une des principales causes de la raréfaction des poissons migrateurs en raison de la franchissabilité des ouvrages très aléatoire et de la destruction de zones de reproduction. Depuis 1970, les populations de poissons migrateurs ont chuté de 93%. Or, selon l'Office Française de la Biodiversité, les populations de poissons migrateurs qui retrouvent de la vigueur sont celles de cours d'eau où des efforts conséquents sur la continuité écologique ont été réalisés. Ceci indique que l'arasement de digues et la mise en place de "passes à poissons" peuvent porter leurs fruits. Il semble donc plus raisonnable d'entretenir et améliorer le parc actuels d'installations hydroélectriques de grandes tailles plutôt que de miser sur la création de centaines de petites installations difficilement pilotables.