Publié le 21/10/2022 - 09h17
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A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980
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C - La résilience au changement climatique
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J - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Je suis Johan Vandenborre (https://orcid.org/0000-0002-7718-7120), chercheur au CNRS en radiochimie/radiolyse (effet de la radioactivité sur l'eau). La France est à un tournant de sa politique énergétique par le choix de la diminution ou du renforcement du nucléaire avec comme principale difficulté la gestion des déchets nucléaires. Pourtant il y a une solution efficace pour concilier gestion des déchets nucléaires et nouvelles énergies décarbonées: Les déchets nucléaires mis en contact avec de l'eau sont une source d'hydrogène (phénomène qui se produit à l’heure où j’écris ces lignes dans chacune de nos centrales ainsi qu'au centre de la Hague). Cela fait 10 ans que j'étudie ce sujet aux travers de mes différents projets de recherche. Je peux ainsi démontrer qu’avec le stock actuel disponible de combustible usé (12.000 t, source ANDRA 2018) nous pouvons produire dès maintenant et sans autres optimisation nécessaires 25.000 t d’Hydrogène décarboné, i.e. couvrir 3% de nos besoins annuels actuellement produits en hydrogène "gris", ce qui est équivalent à 40% de la production d'hydrogène "vert" actuelle. C'est une solution "LowTech" n'utilisant que de l'eau, de l'oxyde de titane abondant sur terre (y compris en France) et, n'étant pas un métal, ne nécessitant que peu d'énergie pour l'extraction et AUCUN métal habituellement utilisé dans les nouvelles énergies (Cu, Ni, Li...). Cependant, Il faut une volonté politique pour orienter ce choix car les industriels que j'ai contactés (EDF, ORANO, Framatome) sont réticents expliquant être sous la contrainte de l'ASN concernant le risque hydrogène ce qui est un obstacle aux investissements nécessaires mais aussi la marque du changement profond de paradigme que ce projet nécessite. En effet, la science du nucléaire étant historiquement conservatrice, ils considèrent l'hydrogène comme un risque et non comme une source d'énergie potentielle ce qui fait un changement de paradigme trop important à assumer. Pourtant de matières radioactives, considérées comme inutiles et dangereuses par beaucoup, ces "déchets" n'en seraient plus car considérés plutôt comme sources potentielles d'énergie totalement décarbonée, ce qui renforcerait l'acceptabilité sociale de cette industrie. Après avoir visité de nombreux sites de l’industrie nucléaire, je pense que la centrale à l’arrêt de Fessenheim serait idéale pour construire un démonstrateur car possédant déjà toute l'infrastructure, la piscine du bâtiment combustible et le combustible usé nécessaires. Je suis à votre disposition pour discuter de ce sujet avec vous et vos collaborateurs intéressés par ce sujet technique et scientifique mais qui nécessite un choix en terme de politique énergétique avec des conséquences importantes vis à vis notamment du changement climatique, de notre souveraineté et de l'épuisement des énergies fossiles. En effet avec le renouveau du nucléaire en France et ailleurs, la quantité disponible des déchets radioactifs, et donc de ressources, ne fera que croître et permettra de produire de plus en plus d'hydrogène décarboné sur notre sol sans apports extérieurs (minerais, métaux). Merci de m'avoir lu.
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