Publié le 21/12/2022 - 23h55
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C - La répartition des installations d’énergie renouvelables de manière équilibrée et diffuse sur le territoire, avec des impacts locaux a priori plus modérés mais qui touchent l’ensemble du territoire
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E - La minimisation du coût global du système électrique (moyens de production, moyens de flexibilité et de stockage, évolution des réseaux) pour conserver un prix de l’électricité compétitif pour les consommateurs
Le schéma qui nous est proposé par Mr Macron consiste à remplacer, pour la plus grande part, les énergies fossiles par l’électricité nucléaire complétée par les énergies renouvelables. Ce modèle est tout à fait contestable de plusieurs points de vue. - La question du coût : d’après l’Agence Internationale de l’Energie, le coût du kwh (en cents de $) était en 2020 pour les installations nouvelles de 16,3 pour le nucléaire, 8,6 pour l’éolien offshore, 4 pour l’éolien terrestre et de 3,7 pour le photovoltaïque. Nous en faisons la triste expérience en France, avec l’EPR de Flamanville qui va accuser (au mieux) 12 ans de retard par rapport à la date initiale de livraison, pour un coût de 20 milliards€ (coût initialement prévu de 3,5 Milliards€)., - La question de la rapidité de mise en œuvre : Si les démarches administratives sont allégées, un projet de production d’électricité à partir d’une énergie renouvelable peut demander 3 à 4 ans de délai avant sa mise en route. Par contre, nous savons bien, par expérience, qu’un projet de centrale nucléaire va demander à peu près 15 ans (pour Flamanville, la construction seule aura demandé au moins 12 ans). Dans ces conditions, le projet gouvernemental de construction de 6 EPR2 peut-il sérieusement résoudre notre problème de production d’électricité avant de très nombreuses années : déjà, la France a été le seul pays européen à ne pas respecter ses promesses (faites à la COP de Paris) de mise en route de projet d’énergies renouvelables. S’entêter sur le nucléaire, c’est être certains que nous ne tiendrons pas nos engagements pour 2030 et que la neutralité carbone en 2050 ne sera pas obtenue. - La question de l’efficacité énergétique : Les énergies renouvelables produisent simplement de l’électricité, soit directement (panneaux photovoltaïques), soit à partir d’une énergie mécanique qu’il est assez facile de transformer en électricité. Par contre les centrales nucléaires, comme toutes les centrales fonctionnant à partir de combustibles fossiles, sont des centrales thermiques ; c’est à dire qu’elles produisent de la chaleur dont une partie sera transformée en énergie mécanique, puis électrique, et l’autre partie devra être évacuée sous peine d’explosion (à plus petite échelle, on a le même problème avec les véhicules thermiques qui doivent impérativement être refroidis). Cette question du refroidissement représente tout d’abord une perte très importante d’énergie qui doit être disséminée dans la nature : ces centrales nucléaires sont toutes situées à proximité d’un fleuve ou de la mer pour rendre possible ce refroidissement. Et avec le réchauffement climatique cela pose de plus en plus de problèmes, si on veut éviter de porter atteinte aux écosystèmes impactés par cette dissémination de chaleur. C’est la raison pour laquelle plusieurs centrales nucléaires ont dû être stoppées au moment des fortes chaleurs d’été, sous peine d’atteintes graves sur la faune et le végétal environnant. En plus des problèmes de soudures, cette question du refroidissement va accroître les risque d’indisponibilité des centrales nucléaires, avec le réchauffement climatique. Les arrêts imprévus qu’on constate de plus en plus sur le parc nucléaire français rendent cette énergie intermittences, au même titre que les renouvelables. - La question de la dangerosité des déchets et des installations : Les centrales nucléaires sont de installations à haut risque, même si leur surveillance est actuellement assurée en France, en temps de paix. Par contre, on perçoit le danger qu’elles représentent en temps de guerre avec la situation en Ukraine. Mais reste la question du démantèlement de ces centrales après leur arrêt : elles restent dangereuses pour des centaines de milliers d’années, et le démantèlement de la centrale de Brénilis n’est toujours pas terminé, plusieurs dizaines d’années après son arrêt définitif... Enfin les déchets nucléaires produits par les centrales nucléaires s’entassent dans les piscines (pour les refroidir), sans qu’on sache quoi en faire. Mais sans qu’elles soient correctement protégées contre les risque extérieurs (attentats, accident d’avion, guerre). - La dépendance vis à vis de pays tiers : L’uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises provient pour 60 % du Niger et pour 40 % du Kazakstan (contrôlé par la Russie) ! Ajoutons que Rosatom (entreprise russe du nucléaire) retraite une partie des déchets nucléaires français, dont on ne sait plus quoi faire... Nos « amis russes » nous tiendraient-ils par la barbichette ? Il faut tirer le bilan de l’échec industriel et financier du nucléaire français. EDF est archi-endettée. Le nucléaire est devenu très cher par rapport aux énergies renouvelables, d’autant qu’il faut payer des pénalités de retard pour les centrales EPR exportées : 3 milliards€ pour l’EPR de Finlande (payé par l’État!) ; combien pour les 2 EPR anglaises ? La nationalisation forcée d’EDF a pour but de boucher ces trous financiers béants !
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