Publié le 23/12/2022 - 18h20
-
A - La minimisation de l’empreinte géographique des projets : il est préférable de concentrer les installations sur certaines parties du territoire (par exemple avec la construction de réacteurs nucléaires ou de très grands parcs EnR), avec des impacts plus concentrés dans l’espace et localement plus intenses
Nous avons mis dans le passé tous nos œufs dans le même panier nucléaire et assez peu anticipé son vieillissement, sa corrosion, ne sachant toujours pas traiter les déchets, tout en consommant des quantités d’eau phénoménales Une centrale thermique qu’elle soit à charbon autrefois ou nucléaire aujourd’hui produit 3 GWh de chaleur pour aboutir à 1 seul GWh d’électricité. Les 2 GWh de chaleur excédentaire se retrouvent dans l’air et dans l’eau. Le nucléaire est un des plus gros contributeur industriel au réchauffement climatique puisque lorsqu’ils sont tous en activité ce qui n’est, on le sait tous maintenant, assez peu le cas désormais, ce sont 112 GWh de chaleur qui sont en grande partie (90 %) renvoyés dans nos fleuves. Et à 10 % évaporés dans l’air à très haute température Dans tous les cas, le nucléaire contribue à l’évaporation de nos fleuves, pour les deux tiers de « nos » réacteurs ce qui fait qu’en été, il y a de moins d’eau dans nos fleuves, et qu’elle est de plus en plus chaude, ce qui ne permet pas de refroidir nos centrales De plus, cette eau et cette évaporation sont chargés de pesticides et de biocides et parfois plus encore C’est un problème abordé dans le débat public dans la plupart des pays qui ont décidé de réduire voire à terme de démanteler les centrales nucléaires à commencer par les plus anciennes dont les remises aux normes sont dispendieuses Car oui, la remise au norme Fukushima coûte 1 milliard au bas mot par réacteur Soit 56 milliards d’euros Cela aurait permis d’investir 140 GWc de panneaux solaires (hors pose, et micro onduleurs) par exemple soit 2,1 kWc par habitant qui produisent 2,5 MWh par an soit plus que ce que nous en consommons en moyenne à l’heure actuelle par habitant Il nous faut un mix énergétique diversifié et renouvelable - le solaire est le socle qui par définition produit le jour quand il y a du soleil (avec 1 300 kWh d’irradiation solaire au m2 bien exposé au sud et sans ombrage dans le nord de l’Hexagone et 2 000 kWh dans le sud est, dont 23 % peuvent être transformé en électricité électricité ou 70 % ne chaleur) - l’éolien vient en complément. Son intermittence est relative car avec les nouvelles générations d’éoliennes qui consomment douze fois moins de matériaux par MWh que les premières générations des éoliennes f-européennes des années 92-95, on obtient des facteurs de charge de 60 % de leur capacité théorique et un bilan carbone de plus en plus faible Et ça tombe bien, il y a statistiquement plus de vent en hiver et la nuit que le jour et en été Le problème avec le solaire et l’éolien est qu’ils peuvent être en surproduction Mais ce problème est une chance pour les nouvelles formes de stockage d’énergie : - les batteries électriques domestiques à commencer par les batteries des voitures électriques qui ne roulant pas 96 % du temps, peuvent servir à stocker l’énergie de nos panneaux solaires quand on est branché à la maison ou au boulot avec des toitures ou des ombrières photovoltaïques - les volants à inertie - le stockage gravitationnel - le stockage thermique - les matériaux à changement de phase - et surtout les stations de transfert d’énergie par pompage (les STEP) associés à des barrages C’est ce que fait déjà la région Occitanie dont les deux tiers de la production quotidienne d’énergie repose dans l’ordre sur : - le solaire quand il y a du soleil - l’hydraulique des barrages pyrénéens la nuit - l’éolien quand il y a du vent - la recharge des steps et donc des barrages quand il y a trop d’énergie solaire et/ou trop d’énergie éolienne - en complément avec les bio énergie comme la cogénération bois ou la méthanisation des déchets ou des résidus agricoles ou sylvicoles En Occitanie selon les périodes de l’année 2022, c’est entre les deux tiers et les trois quart de la production quotidienne d’origine qui sont renouvelables Et ça monte chaque année d’autant plus que le nucléaire était cette année à la moitié de ses capacités habituelles En nouvelle Aquitaine, cet été, le solaire en journée représentait entre 48 et 52 % de la production d’énergie contre 7 % il y a une dizaine d’années C’est évidement plus faible en hiver, mais la multiplication par deux des installations solaires tous les trois à quatre ans, depuis Fukushima va continuer au moins jusqu’en 2036 Rien que cette année, c’est ± 4 GWc qui ont été installés en France en panneaux solaires soit une production annuelle de 5 TWh, l’équivalent de la production moyenne d’un réacteur nucléaire en France. D’ici 2025 on devrait avoir installé 15 GWc soit ‘équivalent de production de quatre réacteurs nucléaire supplémentaire entre 2026 et 2030 50 nouveaux GWc auront été installés en plus soit l’équivalent de 10 nouveaux réacteurs nucléaires encore en plus Entre 2031 et 2036 il y aura à nouveau cent GWc supplémentaires On devrait arriver en 2036 à 190 GWc solaires qui produiront un minimum de 230 TWh par an C’est l’équivalent de 38 réacteurs nucléaires Cela couvrira l’essentiel des besoins domestiques mobilité électrique comprise L’éolien terrestre et surtout maritime off shore et far shore (au loin des côtes) devrait aussi monter progressivement en puissance et assurer l’équivalent d’une vingtaine de réacteurs nucléaires Le parc nucléaire va voir progressivement sa part diminuer dans le mix énergétique Les plus anciennes, et plus corrodées des centrales fermeront progressivement Celles qui resteront accompagneront la transition énergétique vers un mix énergétique mieux diversifié et plus résilient Mais qu’on cesse de parler d’indépendance énergétique de la France avec le nucléaire. 100 % du combustible est fabriqué à partir d’une matière première qui provient de l’étranger et 56 % de l’uranium est actuellement vendu par des pays comme le Kazakhstan, la Russie et l’Ukraine Alors que le soleil, la pluie et le vent nous tombent spontanément sur nos toits et nos montagnes ou au large de nos côtés
Partager la page
Soutiens