Publié le 23/12/2022 - 23h31
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F - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
On ne peut pas éditer et compléter une contribution ni en apporter une deuxième sur une question donnée Nous allons donc compléter nos réponses ici Le nucléaire est une industrie qui a 70 ans d’activité et ne sait toujours pas traiter ses déchets Le stockage de déchets hautement radioactifs dont certains peuvent être fatals si on y est exposés quelques minutes voire quelques secondes et dont la radioactivité sera toujours présente dans des centaines de milliers d’années, c’est à dire la durée qui nous sépare du premier homme de néandertal n’est pas sans poser de problèmes Le fait d’enfouir sous 500 mètres d’argile ces déchet/ où ils seront « oubliés » dans quatre ou cinq décennies, alors qu’ils seront toujours actifs pendant 400 000 ans pour les plus virulents n’est pas une manière de « traiter« les déchets, mais de les enfouir en espérant qu’on les oubliera et qu’il ne se passera rien comme une réaction en chaîne par exemple Une activité humaine qui produit pendant une année des déchets dangereux et parfois létaux toujours actifs pendant 16 000 générations ne peut pas prétendre à continuer ses activités sans un débat de fond • • • • • • • Le second sujet est celui du démantèlement des centrales. Tôt ou tard toute activité industrielle doit être démantelée avant d’envisager des réinstaller une nouvelle, ou de tourner la page. Nous avons depuis le rapport de la cour des comptes d’avril 2005 que chaque réacteur devra être démantelé sur une durée à la fois légale et technique d’au moins cinquante ans Ainsi un jeune ingénieur embauché à Fessenheim cette année à 25 ans pour la démanteler pourrait prendre sa retraite 40 ou 45 années plus tard sans avoir fini d’accomplir sa tâche. Quelle vie professionnelle absurde que de,consacrer toute sa vie à nettoyer les déchets des générations passées, non ? Cela amène plusieurs réflexions à la fois d’ordre philosophiques mais aussi économique et financières. La cour des compte a estimé au bas mot a 2 milliards d’euros le démantèlement de Super Phénix en 2005 - il y a 58 réacteurs supplémentaires à démanteler soit dans le minimum des cas 116 milliards de coût de démantèlement. - auxquels s’ajoutent un milliard par réacteur pour 56 réacteurs pour les remettre aux normes Fukushima et prolonger leur durée de vie d’une dizaine ou vingtaine d’années C’est beaucoup d’argent Auxquels se rajoutent : - la construction de l’EPR de Flammanville (encore repoussé et dont le coût dépasse déjà les vingt milliards à lui tout seul, non ?) - la construction du centre d’enfouissement de Bure qui aurait nécessité à ce jour à lui tout seul autant de béton que la France n’en consomme en six mois toute activités confondues et aurait coûté 32 milliards d’euros il y a ou quatre ans. - la construction de nouveaux réacteurs EPR et d’autres « petits réacteurs » que la filière serait tenté de disséminer non seulement dans l’hexagone mais dans de nombreux pays instables. Au regard de ce qui s’est passé en 2022 avec la prise de Zaporija, la plus grande centrale nucléaire d’Europe, avec six réacteurs, par les armées d’un pays dirigée par des oligarques maffieux, dans une guerre épouvantable faisant des centaines de milliers de morts, servant de base arrière pour bombarder le reste de l’Ukraine sans craindre véritablement de représailles, tout en détournant l’énergie du peuple ukrainien pour la réorienter vers la Russie que tout cela révèle à quel point le nucléaire est : - un puit sans fond, - un tonneau des danaïdes, - une fuite en avant, - un colosse au pied d’argile. Et que le vrai sujet soit que chacun puisse d’abord produire sur son toit l’énergie dont il a besoin, redistribuer ses excédent en circuit court à ses voisins, stocker son énergie localement sous des formes de batteries, de volants à inertie, de stockage gravitationnel, thermique, matériaux à changement de phase, hydrogène,… ou stockage virtuel dans le réseau, plutôt que dans des systèmes hyper centralisés, vulnérables à des attaques, détournables et privant le peuple ukrainien de ses propres ressources énergétiques ? Ne sommes nous pas instruits par soixante-dix ans de pratiques. Pouvons nous mettre sur la table que le prix des énergies renouvelables est devenu hautement compétitif en baissant de 10 à 13 % par an depuis cinquante ans en moyenne dont le solaire et l’éolien dont les progrès sont tels aujourd’hui qu’ils sont très bas carbone car produit eux mêmes grace à une énergie décarbonnée contrairement à ce qu’affirme Jean-Marc Jancovici que ce soit en Chine ou en Allemagne, où ces filières n’utilisent pas le mix énergétique chinois ou allemand, mais sont certifiés énergies renouvelables voire cradle to cradle, pour certaines filières d’excellence. - pendant que le kWh nucléaire augmentera de 15 % par an pendant plusieurs années et pourrait atteindre un euro avant dix ans, alors que le kWh solaire est déjà entre 4 et 7 centimes d’euros ? Enfin reste le mythe de « l’indépendance nationale ». Reposant sur l’idée que le combustible d’un certain nombre de centrales nucléaires du monde sont fabriquées en France au Tricastin qui mobilise un réacteur à lui tout seul pour fabriquer ce combustible. Mais la matière première de ce combustible, notamment l’uranium, il vient à 100 % de pays étrangers. Dont certains ne nous veulent pas du bien. Tout comme le pétrole a beau être raffiné en France pour donner de l’essence, du gasoil, du fuel ou du kérosène, ou le gaz proviennent de Russie, d’Arabie Saoudite, d’Irak, d’Iran, d’Algérie, du Quatar, voire du Venezuela ou des États Unis pour des gaz et pétroles de schistes par exemple. L’uranium provient essentiellement d’Australie, du Canada, de moins en moins du Niger ancienne colonie et fournisseur historique, mais aussi de plus en plus souvent du Kazakhstan, de Russie et d’Ukraine qui a eux trois pèsent 56 % du commerce de l’uranium mondial C’est une indépendance multi-énergetisur tout à fait relative, non ?
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