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Publié le 24/11/2022 - 19h16

ACO

  • A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980

  • B - Un haut niveau d’excellence opérationnelle de la filière tant en ce qui concerne la fiabilité opérationnelle et la disponibilité du parc nucléaire existant, le démantèlement sûr des centrales nucléaires, que la capacité à délivrer d’éventuels nouveaux réacteurs, afin de maîtriser les coûts et les délais

  • I - Le maintien d’une politique de R&D visant à développer de nouvelles technologies de réacteurs

Par ordre de priorité: A, B puis I. Il est essentiel de relancer une politique électronucléaire ambitieuse en France, pour 4 raisons principales : 1. Nous devons monter en compétence et récupérer notre excellence dans le domaine : pour des raisons stratégiques le podium mondial de l'expertise dans le nucléaire civil ne saurait être laissé à la Russie et à la Chine; 2. Nous faisons face à l'effet falaise, le parc actuel arrive en fin de vie, il faut le renouveler afin de conserver notre niveau de production; 3. Il faut dès maintenant commencer à développer la 4ème génération de réacteurs : l'uranium exploitable existe en quantité trop limitée pour décarboner le mix électrique mondial avec du nucléaire de 3ème génération, une industrie nucléaire durable suppose le déploiement de réacteurs au thorium; 4. La consommation électrique va augmenter : une décarbonation sérieuse de notre économie minimisant nos efforts de sobriété suppose une électrification maximale des usages: électrification des actuels logements au gaz, développement important des transports électriques historiques (trains, métros, trolleybus...) et "modernes" (voitures à batterie, vélos électriques, autoroutes à caténaires pour poids lourds électriques...), électrification de certains procédés industriels, directe (remplacer certains fours à gaz par des fours électriques, par exemple), ou indirecte (produire de l'hydrogène par électrolyse de l'eau pour décarboner la fabrication d'engrais azotés et la fabrication d'acier), sans parler de la relocalisation de notre industrie, qui, si on choisit cette voie-là, fera également augmenter fortement la demande nationale en électricité. Au total, si on veut une décarbonation sérieuse, il va falloir multiplier notre production d'électricité nationale par 2 ou 3 voire plus, ce qui implique une croissance importante de notre parc nucléaire (les nouvelles ENR, non pilotables, ne pourront augmenter cette production qu'à la marge). En ce qui concerne les SMR (qui sont potentiellement impliqués dans la réponse I : c'est un projet intéressant, notamment si on veut décarboner les outre-mer, mais qui ne doit pas être prioritaire sur le développement de la génération 4.