Partager la page

Publié le 24/12/2022 - 12h04

Chirat Florian

  • A - Se limiter à optimiser l’existant, car il n’apparaît pas opportun de développer de nouveaux projets

Revenir au réel : Arrêtez dans l'immédiat de subventionner de manière astronomique les projets liés à la petite hydroélectricité, créant un « effet d'aubaine », faussant complètement les prises de positions des élus ... et rendant, de manière artificielle, ces projets rentables (uniquement sur le plan financier) alors qu'il ne le sont pas sur le plan énergétique. Ensuite revoir la Loi et relevez le niveau des débits réservés : 1/10 laissé à la rivière c'est vraiment trop peu. On détourne actuellement sur de nombreux kilomètre jusqu'à 9/10 du débit moyen des rivières. (C'est imagé, mais imaginez qu'on vous prive 90% de l'air que vous respirez !). Sous la pression lobyiste, le déclassement, sans état d’âme, de catégorie 1 (bon état écologique) de certains cours d'eau et le non respect des « réservoirs biologiques » sont scandaleux. Egalement, arrêter de s'acharner à détruire nos derniers écosystèmes aquatiques encore fonctionnels. On le sait, l'hydroélectricité n'a rien de propre (ou de « vert »). Les impacts sur l'environnement aquatique sont majeurs ! Même sur le plan « renouvelable », avec le manque d'eau général, ça devient discutable ! L’hydroélectricité frappent et sacrifient les rares cours d'eau ou partie de cours d'eau encore épargnés, proches de leur état naturel. Chaque micro centrale brise la continuité écologique, détruit la biodiversité, participe au réchauffement et à la désoxygénation des eaux, appauvrit et colmate les habitats, diminue les capacités d'auto-épuration, entraine la pollution des sédiments et la production de méthane, empêche la migration des poissons pour s'y reproduire, altère le flux sédimentaire, participe à l'incision des cours d'eau, à leurs enfoncements... S'y ajoutent les impacts collatéraux : créations des voix d'accès et des tranchées pour la pose des conduites forcées, en pleine nature encore vierge. Leur présence multiple sur un même cours d'eau cumule ces impacts. Vous le savez, actuellement les très nombreux ouvrages (environ 2 500 microcentrales hydroélectriques et de nombreux moulins) qui rompent le bon fonctionnement des rivières Française ne parviennent à produire qu'1% de notre électricité nationale. Notre territoire est déjà largement aménagé et les installations futures de barrages toujours aussi dégradantes ne feront que très peu évoluer la rentabilité globale de cette production. Faut-il encore sacrifier ce qui reste encore de naturel et pour quels intérêts ? Il est urgent de sortir d'une vision idyllique de la petite hydroélectricité "verte" et de préserver autant que possible aujourd'hui les rares cours d'eau épargnés, encore naturels. Dans un avenir proche, dans nos montagnes, cela sera surement notre seule richesse. Alternatives Des alternatives. et nos propositions face à ce massacre environnemental existent : - La modernisation, l'optimisation énergétique des infrastructures existantes, (modernisation des turbines existante)  - le développement d'autres sources d'énergie notamment la géothermie, le solaire, la biomasse. - le renforcement des actions de sobriété et d'efficacité énergétique ; le gisement d'économie d'électricité et d'énergie est considérable. - turbinage des eaux issues des retenues de substitution lorsqu'elle existent, des rejets de station d'épuration, lorsque cela s'avère possible, des débits réservés dans la mesure où les enjeux énergétiques sont avérés et les enjeux environnementaux non limitants.. - un moratoire sur les projets en cours. - une réflexion territoralisée du développement de l'hydroélectricité concertée avec l'ensemble des acteurs concernés. (Services de k'Etat, Usagers, Associations environnementales etc..), afin de mettre en place une stratégie départementale voir régionale permettant de garantir la préservation de la biodiversité et les objectifs de la directrice-cadre sur l'eau..afin de supprimer les effets d'aubaines (financiers ) très agressifs. - Aboutir ainsi à un consensus avec l'ensemble des usagers, sur la base d'une analyse stratégique territorialisée des enjeux environnementaux et énergétiques d'une part sur des secteurs à enjeux environnementaux où toute nouvelle installation hydroélectrique serait exclue et d'autre part sur des secteurs de "développement de l'hydroélectricité" à moindre impact environnemental. Il est encore possible de gagner en terme de production d'énergie et de respecter nos milieux naturels aquatiques..formidable patrimoine naturel si convoité.