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Publié le 27/10/2022 - 00h40

Rémi Montgomery

  • A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980

  • B - Un haut niveau d’excellence opérationnelle de la filière tant en ce qui concerne la fiabilité opérationnelle et la disponibilité du parc nucléaire existant, le démantèlement sûr des centrales nucléaires, que la capacité à délivrer d’éventuels nouveaux réacteurs, afin de maîtriser les coûts et les délais

  • I - Le maintien d’une politique de R&D visant à développer de nouvelles technologies de réacteurs

Comme le rappelle RTE, "Dans les scénarios où la fermeture des réacteurs nucléaires n’est pas compensée par de nouveaux, le maintien de la performance climatique nécessite un strict respect des rythmes de développement des renouvelables et implique un remplacement du gaz fossile utilisé dans les centrales thermiques par du gaz vert dès la décennie 2030-2040. Si ces conditions ne sont pas respectées, les émissions de gaz à effet de serre du système électrique augmenteront et rendront la neutralité carbone hors d’atteinte." La meilleure résistance au changement climatique qui soit, c'est donc de préserver une base nucléaire importante, ce qui n'empêche pas de développer massivement les énergies renouvelables vu l'ampleur des besoins futurs en électricité pour remplacer les énergies fossiles. Non seulement le choix du nucléaire permet de sécuriser l'atteinte de la neutralité carbone, en ne reposant pas sur des paris comme un déploiement irréaliste des renouvelables et une décarbonation magique du gaz pour remplacer les centrales thermiques qui compensent leur intermittence, ou encore une sobriété très forte. Mais en outre, le nucléaire est résilient : - Face au changement climatique (RTE estime à 6GW, soit 12,5% du parc les pertes de production nucléaire simultanées liées aux sécheresses d'ici 2050 dans le scénario le plus nucléarisé N03, ce qui est faible comparé à d'autres énergies. Voir ici https://assets.rte-france.com/prod/public/2022-06/FE2050%20_Rapport%20c…, p. 415). - Face au risque d'approvisionnement, les réserves prouvées d'uranium permettant d'alimenter le parc nucléaire mondial pendant 100 ans, la France détenant plusieurs années de réserves stratégiques d'uranium et étant par ailleurs capable de s'approvisionner dans plusieurs pays (Canada, Kazakstan, Niger, Australie, voire même en France en rouvrant des mines). Une politique ambitieuse en matière de nucléaire comme annoncée à Belfort voire au-delà (14 EPR2 et plusieurs SMR, prolongement du parc) est donc nécessaire, et pour cela, la filière doit retrouver son excellence opérationnelle pour tirer les leçons de l'EPR de Flammanville. Le maintien de la R&D dans le nucléaire devrait par ailleurs permettre d'améliorer encore une technologie déjà fiable et sûre. La génération 4 des réacteurs à neutrons rapides permettrait ainsi de réduire la consommation de combustible nucléaire et les déchets générés (aujourd'hui gérables grâce à l'enfouissement géologique profond que Dame Nature a déjà testé https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9acteur_nucl%C3%A9aire_naturel_d%27…).