Publié le 27/10/2022 - 12h39
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A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980
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I - Le maintien d’une politique de R&D visant à développer de nouvelles technologies de réacteurs
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J - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Le lancement d’un programme électronucléaire est une urgence absolue pour électrifier et décarboner les usages : le renouvelable en est incapable technologiquement (intermittence, épuisement des ressources de construction, emprise au sol...) et est une énergie extrêmement coûteuse, surtout en prenant en compte ce qu’il implique de réseau et de stockage : lorsqu'on entend que le renouvelable est compétitif, c'est une erreur car cela repose sur la comparaison de l'électricité en sortie de renouvelable vs en sortie de centrale nucléaire, or il ne s'agit pas du même produit, le premier est intermittent et diffus (nécessite du stockage et le développement du réseau électrique), l'autre est pilotable et concentré (pas de stockage nécessaire et impact réseau très limité). Comme on est pressés, il faut le faire avec ce qui est disponible : l’EPR (qui fonctionne très bien en Chine à Taïshan). La complexité de sa conception montre certes par elle-même que le principe des réacteurs à eau pressurisée arrive à ses limites technologiques : il y a lieu de lancer un programme ambitieux de R&D et de déploiement de réacteurs de génération IV, comme ASTRID qui a été inconsidérément abandonné en 2019 pour des raisons court-termistes dénuées de toute stratégie et vision politique. Sans parler de la fermeture de Superphoenix en 1997 par pure idéologie alors que la France avait 40 ans d’avance pour résoudre les problèmes d’aujourd’hui... Il faut inclure dans cette recherche les réacteurs à thorium qui assurent une sûreté passive, une indépendance vis-à-vis du combustible, une réduction drastique des déchets en volume et durée de vie. L’EPR n’est pas une fin en soi mais dans la situation actuelle c’est un passage obligé pour une transition vers un avenir de génération IV (puis de la fusion à terme avec DEMO ?) qui résoud également la question de la disponibilité de l'uranium (il exploite l'U238 dont on a des stocks pour des milliers d'années). Le risque est fort pour le pays de passer de la place de 1er de la classe décarbonée à celle de dernier : il suffit de voir les investissements étrangers dans les réacteurs de génération IV, en particulier les réacteurs à thorium, pour se rendre compte que l’EPR risque d’être frappé d’obsolescence plus vite qu’on ne l’imagine. L’abandon d’Astrid et le silence sur les réacteurs de génération IV dans le discours politique national est à ce titre frappant. Il y a lieu également de réinterroger les exigences de l’ASN qui monte constamment ses exigences en termes de sûreté, et en fait même un principe dans une course sans limite : il y a lieu de comparer le risque de faire du nucléaire par rapport au risque de ne pas en faire (changement climatique, défaut d’énergie entraînant une crise majeure que ce soit sur les aspects économiques, sociaux voire militaires), afin de caler le risque de référence nucléaire de l’ASN à des proportions justes, en relatif avec les autres risques, et non en absolu dans une logique de «toujours plus». Exemple des défauts de CSC (corrosion sous contrainte) : le gain sûreté d’avoir mis à l’arrêt tous ces réacteurs justifie-t-il effectivement l’inconvénient d’avoir mis le pays dans une crise énergétique majeure ? N’aura-t-on pas des morts par manque de chauffage, de la pauvreté par défaut d’énergie (chômage...)... ? De manière générale, le nucléaire est le mode de production d’énergie le plus écologique du fait qu’il s’agit d’une énergie extrêmement concentrée qui demande donc peu de ressources à la planète, qui fait peser à la nature les inconvénient les plus faibles (y compris avec les accidents majeurs : à l’échelle du globe, les zones d’exclusion de Tchernobyl et Fukushima sont des confettis à côté des zones d’exclusion des mines de charbon, des mines de métaux - nécessaires en masse aux éoliennes -, des parc éoliens ou photovoltaïques eux-mêmes qui imposent de fait des zone inhabitables et qui plus est destructrices de biodiversité), qui génère très peu de déchets (dont on sait parfaitement quoi faire en les enfouissant - exemple pour les plus ennuyeux - pendant 200 000 ans dans des couches géologiques stables depuis 160 000 000 années, parfaitement étanches comme la nature nous l’a montré en faisant fonctionner un réacteur nucléaire naturel à Oklo au Gabon dans des roches qui ont confiné ses déchets nucléaires pendant 2 milliards d’années : aucun humain ou animal n’aura à pâtir de déchets nucléaires sérieusement gérés, contrairement à un monde sans nucléaire qui rejette inévitablement du CO2 qui aura un impact mondial, cataclysmique pour des centaines de générations à venir si elles arrivent à vivre). Petit rappel : tous les atomes qui nous constituent ayant été forgés au coeur des étoiles (ou lors du big bang concernant les seuls hydrogène et l’hélium), nous sommes tous constitués d’anciens déchets nucléaires. Un déchet nucléaire a en effet le mérite de disparaître à terme, contrairement à bien d’autres déchets qui sont eux éternels : mercure, cadnium, plomb, chrome... liés à l’industrie minière indispensable en masse aux énergies renouvelables. La science doit prendre le dessus sur l’idéologie incompétente dans les discours politiques et les médias afin d’éclairer et guider les décisions. Il en va de la stabilité de notre monde qui a besoin d’une nature saine, et donc de l’avenir de nos enfants.
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