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Publié le 28/11/2022 - 19h42

PatriceLabbé

  • B - Des efforts plus modérés, conduisant à des réductions plus limitées des besoins énergétiques par rapport au niveau actuel. Ce scénario reposerait tout de même sur un développement important des pratiques de sobriété, notamment sur la température moyenne du chauffage (baisse de 1°C en moyenne) et la consommation d’eau chaude, et sur une utilisation stable des appareils électroniques et électro-ménagers par rapport à aujourd’hui.

Comme pour la mobilité, il est illusoire de penser imposer une trop forte réduction du confort individuel. C'est plus par la rénovation des bâtiments anciens qu'on réduira l'empreinte carbone de l'habitat. En ce qui concerne les constructions neuves de ce secteur, les mesures européennes et françaises sont très pertinentes. Par contre, le problème de l’habitat anciens est beaucoup plus compliqué. Il faut d’abord faire la distinction entre des bâtiments • vétustes et mal isolés qu’il vaut mieux remplacer par des constructions neuves, • anciens et de qualité qui méritent d’être rénovés et isolés Et il faudrait renforcer les obligations en la matière… Par contre, pour l’habitat, s’agissant souvent de familles modestes, ces évolutions devront être fortement accompagnées par l’Etat, sans empiler les gens dans des tours bas de gamme comme cela a été fait dans les années 1960 !... Il faudrait également un meilleur contrôle de l’efficacité des travaux effectués quand ils font l’objet de subvention (suppression de l’effet d’aubaine du 0 reste à charge) et sanction des entreprises vendant des prestations de mauvaise qualité, inefficaces ou surfacturées. En matière d’urbanisme, et de manière assez contre-intuitive, la construction de tours d’habitation et/ou de bureau est plus « écologique » car le développement anarchique de l’habitat individuel en périphérie des grandes villes a entraîné une forte artificialisation des sols et une explosion des besoins de déplacement longs, fastidieux et polluants. La re-densification des centres-villes est donc à envisager très sérieusement, non pas avec des quartiers comme La Défense mais avec des tours intégrées à des quartiers classiques, tels la très controversée Tour Triangle à Paris. Cela passera aussi par la redynamisation des villes petites et moyennes, grâce à la réindustrialisation et au télétravail notamment. On pourra avoir recours massivement aux pompes à chaleur et au chauffage collectif par géothermie là où c’est possible. Par contre, on n’encouragera pas l’extension des chauffages au bois en raison des pollutions annexes (particules fines) et de la pression sur le patrimoine forestier.