Publié le 29/10/2022 - 15h24
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D - La garantie – au maximum – de notre indépendance énergétique et industrielle, en assurant autant que possible notre autonomie sur les composants, les technologies, les filières industrielles et les matières premières (acier et terres rares pour les éoliennes, modules photovoltaïques pour la production solaire, métaux critiques pour les batteries électriques, etc.) et les combustibles (uranium pour le nucléaire)
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E - La minimisation du coût global du système électrique (moyens de production, moyens de flexibilité et de stockage, évolution des réseaux) pour conserver un prix de l’électricité compétitif pour les consommateurs
Le mix électrique doit prendre en compte à la fois le coût de production de ce mixte et l'indépendance, la résilience de nos ressources et ainsi de notre souveraineté nationale. Dans les énergies renouvelables, l'éolien, notamment marin fixe est une solution attractive avec un coût du MWH entre 45 et 60 Euros. L'éolien terrestre également mais avec de plus grandes contraintes de voisinage et un plus cher à 70 Euros du MWH.L'indépendance et la résilience énergétique est en revanche faible: la chaine de production n'est pas française même si européenne (allemands, danois, espagnols) et la continuité d'approvisionnement aléatoire (les vents changent régulièrement mais aussi structurellement sur la durée).Le photovoltaîque est également à moins de 90 Euros du MWH installé et il est probable que son coût baisse encore avec des économies d'échelle et des améliorations techniques. Mais dans ce domaine nous sommes dépendants à 90% des chinois pour l'équipement et le rendement solaire nécessite des ajustements régionaux clairs. L'hydraulique est vu comme stable alors que son déclin est à programmer du fait du réchauffement climatique . Le nucléaire semble donc une urgente évidence. Il faut abandonner la limite arbitraire de 50% et viser au moins le remplacement de l'hydraulique comme ressource certaine (10 à 12%) voire rechercher un objectif électrique 100% nucléaire dans les plus brefs délais.En l'absence de capacité de stockage économique des ENR c'est une évidence. C'est également une urgence, compte tenu du vieillissement des centrales actuelles. Un échéancier de mise en construction doit être rapidement mis en place pour atteindre l'objectif 100% nucléaire en 2050. Ajouter des réacteurs EPR aux centrales existantes, construire 1 ou 2 nouvelles centrales notamment dans les régions qui n'en n'ont pas est urgent. Avec un coût du MWH entre 60 et 150 Euros, la viabilité de l'énergie nucléaire ne dépend que de notre savoir faire et de notre volonté de réinvestir dans la chaine de valeur que nous avons abandonnée. Le coût du MWH ne dépend pas de l'uranium marginal en pourcentage mais du coût de construction et de son amortissement sur 40 à 60 ans qui représente plus de 70% du coût de revient. L'exemple de Flamanville est de son coût final exorbitant montre l'importance d'utiliser la courbe d'expérience pour diviser les prochains investissements par 2 voire 4. Le gouvernement devra déléguer la responsabilité du mix énergétique et électrique aux régions à charge pour elles de devenir auto suffisantes a minima. Le gouvernement devra imposer des taux de rentabilité et retour sur investissements strictes à EDF pour ne pas voir les coûts directes ou indirectes de l'électricité nucléaire devenir prohibitifs pour le consommateur ou le contribuable.
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