Publié le 29/12/2022 - 15h25
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F - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Priorité: Mettre fin au plus tôt à l’énorme gâchis actuel. A l’appui on trouvera des informations détaillées dans le dossier « L’éolien et le solaire, alternatives au nucléaire pour décarboner l’électricité: une arnaque d’anthologie?» https://environnementdurable.net/documents/dossier_%C3%A9ol+sol_2022-01… ▪En ce qui concerne l’électricité, le système mis en place à la fin du siècle dernier satisfaisait à tous les critères exigés du mix 2050: -La puissance installée pilotable, surdimensionnée, pouvait faire face aux pointes de consommation, ainsi qu’à un taux élevé de pannes et d’indisponibilités. -Grâce à l’importance du parc nucléaire (environ 75% de la production), la dépendance au fossile était exceptionnellement faible: moins de 10%. -Le coût de l’électricité était particulièrement bas (kwh à 12c en 2008). ▪La seule question qui se pose est de savoir si cette excellence peut être maintenue en décarbonant l’électricité avec des éoliennes et des panneaux solaires, et non avec des réacteurs nucléaires. Car « renouvelable », cela signifie pratiquement éolien et solaire, seuls à disposer d’un très important potentiel de croissance, ce qui n’est pas le cas de l’hydraulique et des autres renouvelables (ordures ménagères, biomasse…). ▪Mais dans quelle mesure l’éolien et le solaire peuvent-ils assurer en permanence la couverture de la consommation, la France fût-elle recouverte d’éoliennes et de panneaux solaires? A partir d’enregistrements sur un an de leurs productions et de la consommation, des simulations très simples fournissent la réponse: la puissance délivrée minimum garantie par l’éolien ne serait que quelques % de ce qui est nécessaire. Et il n’y a pas de solaire la nuit. Ils ne permettent donc absolument pas de réduire la puissance installée pilotable: ils ne peuvent que réduire son taux d’utilisation. Consommation et production doivent en effet être presque rigoureusement équilibrées, sinon l’électricité ne peut plus être délivrée dans les fourchettes de fréquence et de tension imposées, et le réseau sort de son fonctionnement normal. Comme on ne peut donc produire plus d’électricité que l’on en consomme, plus ils produisent, plus on réduit la production des sources pilotables. S’il s’agit de centrales à combustible fossile, il y a bien réduction de la dépendance à ce dernier. Mais il n’en est plus du tout de même s’il s’agit essentiellement de réacteurs nucléaires, dont la production est déjà décarbonée. L’analyse des bilans RTE 2006-2019 vérifie bien que, contrairement à ce qu’affirment des études de l’ADEME et de RTE, c’est essentiellement du nucléaire que remplacent l’éolien et le solaire français. ▪On ne saurait imaginer échec plus total: L’éolien et le solaire ne réduisent pas la dépendance au fossile. Il se pourrait bien même que, la fabrication, la mise en place et le démantèlement des installations étant fortement carbonés, le bilan carbone soit défavorable. L’apport à l’indépendance énergétique de la France est inexistant, ce qu’ont confirmé les difficultés d’approvisionnement de l’hiver dernier, alors même que la production éolienne et solaire annuelle (déjà environ 10% du total !) dépassait celle de 5 réacteurs nucléaires. Compte tenu de l’énormité des surfaces à exploiter, l’impact environnemental et écologique est extrêmement important, et à l’évidence profondément négatif en ce qui concerne l’éolien. Plus l’éolien et le solaire se développent: -Plus ils font double emploi avec le nucléaire, le coût de leur production étant de plus très supérieur à l’économie résultant du nucléaire non produit, si économie il y a. -Plus l’utilisation du parc nucléaire s’éloigne de l’optimum technique et économique. -Plus il faut développer et renforcer le réseau de transport: en sus de la fonction de distribution il y a dorénavant une fonction de collecte depuis des milliers de sites, qui doit en outre être surdimensionnée, la variabilité de l’éolien et du solaire étant très supérieure à celle de la consommation. -Plus ils deviennent le facteur majeur de déstabilisation du réseau, où ils ont priorité d’injection, les sources pilotables devant compenser leurs variations en sus de celles de la consommation. -Plus les montants gaspillés (d’ores et déjà pharaoniques: fin 2017 dépenses+engagements d’au moins 121 milliards, soit le coût de la construction du parc nucléaire actuel) hypothèquent l’avenir et l’entretien de l’existant. -Plus le coût de l’électricité explose (kwh à 20c en 2021). ▪Seul un stockage de très grande capacité permettrait de débloquer la situation. Mais ce sont plusieurs dizaines de Twh, soit plusieurs semaines de consommation, qu’il faudrait pouvoir stocker. Et les seules technologies accessibles au-delà de la centaine de Gwh (les STEP), ne permettraient même pas la journée. Seule permettrait un tel changement d’échelle la production par électrolyse d’hydrogène, utilisé ensuite pour produire de l’électricité, soit tel quel, soit transformé en méthane par adjonction de CO2. Mais le très mauvais rendement de l’opération (au mieux 25%) est à lui seul rédhibitoire. RTE ne l’utilise effectivement pas dans ses scénarios 2050, qui doivent donc faire appel à de très importantes puissances installées pilotables étrangères. ▪Seule une sortie massive du nucléaire, en imposant de nouvelles centrales à fossile pour maintenir à niveau la puissance installée pilotable, pourrait donner un certain intérêt à l’éolien et au solaire français, en évitant la recarbonation totale de la production nucléaire supprimée. Mais, ce scénario, qui augmenterait fortement la dépendance au fossile, est aujourd’hui très peu probable. ▪Un moratoire immédiat sur toutes les installations nouvelles s’impose, ainsi que l’organisation d’une sortie de l’éolien, vu ce que son impact a déjà de négatif. ▪Les objectifs de la « transition énergétique» relatifs à l’électricité devront dorénavant être exprimés en décarbonation, et non en proportion d’électricité de source renouvelable.
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