Publié le 29/12/2022 - 23h32
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A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980
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B - Un haut niveau d’excellence opérationnelle de la filière tant en ce qui concerne la fiabilité opérationnelle et la disponibilité du parc nucléaire existant, le démantèlement sûr des centrales nucléaires, que la capacité à délivrer d’éventuels nouveaux réacteurs, afin de maîtriser les coûts et les délais
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I - Le maintien d’une politique de R&D visant à développer de nouvelles technologies de réacteurs
3 priorités : A, B et I La nécessaire sortie des combustibles fossiles va entrainer une électrification des usages et donc d’un besoin croissant en électricité décarbonée, et ce quels que soient les progrès qui pourront être réalisés en matière d’efficacité énergétique et les efforts de sobriété. L’équilibre économique et social sera compatible avec la neutralité carbone si le réseau électrique de demain s’appuie sur des capacités largement dimensionnées de productions pilotables et décarbonées hydrauliques et nucléaires, à coûts maitrisés. En l’absence de toute perspective réaliste de stockage d’énergie, tant en volume qu’en coût, les ENRi (solaire et éolien) ne peuvent fournir qu’une contribution partielle au mix électrique de demain du fait de leur caractère intermittent et non pilotable. Leurs perspectives de développement doivent donc être envisagées de façon pragmatique et non dogmatique, dans une optimisation technico économique prenant en compte les « coûts systèmes » induits. Le développement de nouvelles capacités hydrauliques, en particulier de station de transfert par pompage (STEP) doit donc être programmé aussi largement que possible ; leurs contributions seront bienvenues mais limitées par les possibilités géographiques. Priorité A : dans ce contexte, c’est le nucléaire existant et les nouvelles capacités de 3ème génération (EPR2) à construire sans plus tarder qui doivent former le socle du mix électrique décarboné de demain. La décennie de retard prise depuis 2012 dans la construction d’une vision stratégique et programmatique de pérennisation de ce socle nucléaire rend la situation actuelle fragile mais ne change pas le cap à suivre, ni les travaux à engager au plus vite. Priorité B : Bien sûr, il faut maintenir le très haut niveau de sûreté actuel, pour lequel l’exploitant et l’autorité de sûreté capitalisent 40 ans d’améliorations continues, à la fois sur le plan technique, organisationnel et humain. Les questions de gestion des déchets et de démantèlement des installations anciennes sont souvent présentées comme sans solutions, alors qu’elles sous contrôle (PNGMDR), largement maîtrisées et solidement préfinancées. La question de l’adaptation du nucléaire au changement climatique est loin d’être insurmontable. La question de l’approvisionnement en uranium, souvent mise en avant comme une « dépendance stratégique » plus ou moins occultée, n’est pas un problème pour deux raisons : - L’uranium n’est pas un métal rare : on en trouve partout, y compris dans la terre de son jardin ou dans l’eau de la mer. Il est actuellement exploité là où son extraction est la plus économique, dans un nombre relativement élevé de pays. - Son coût ne rentre que pour une fraction mineure du coût du kWh nucléaire (typiquement moins de 5%) Priorité I : Enfin et surtout, les réacteurs à neutrons rapides diviseront par 100 le besoin en uranium par kWh en produisant de l’énergie avec l’isotope 238 et pas seulement 235. La France a été largement en avance sur cette technologie, avec des réacteurs opérationnels : Phenix à produit de l’électricité de 1973 à 2010, et Superphénix a été politiquement mis à l’arrêt en 1997 alors que ses problèmes de jeunesse étaient en voie d’être réglés (en 1996, taux de disponibilité de 95 % hors arrêts programmés). Il est indispensable de disposer d’un programme de R&D et d’un calendrier prévisionnel de mise en service de réacteurs à neutrons rapides.
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