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Publié le 30/10/2022 - 10h07

Dgouriou

  • F - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)

Ingénieur expert en sûreté nucléaire, veuillez trouver ci-après ma contribution au débat public en cours à propos de la relance du programme nucléaire. Relance du programme nucléaire, changement climatique et sûreté nucléaire La sûreté nucléaire de toute nouvelle installation nucléaire doit être démontrée par le futur exploitant, validée et approuvée par les plus hautes autorités de l’état pour autoriser son exploitation. Cette démonstration comprend différentes études de sûreté qui doivent apporter la garantie que les risques d’accident sont négligeables. Les caractéristiques des conditions environnementales et d’exploitation des installations analysées, pendant la durée de vie prévue de ces installations, constituent des données d’entrée essentielles des études de sûreté effectuées (par exemple : hypothèses des notes de calculs justificatives de dimensionnement). Le changement climatique annoncé va engendrer des phénomènes extrêmes (ouragans, tornades, inondations ou submersions marines, etc.). Les caractéristiques de ces phénomènes étant imprévisibles, il est impossible de garantir que les hypothèses retenues dans les différentes analyses de sûreté seront respectées. Par exemple, pour une installation nucléaire située en bord de mer, il est impossible d’évaluer avec plus ou moins de précision quel sera le futur niveau de submersion marine maximal susceptible de se produire dans les décennies à venir. La sûreté nucléaire de ces installations futures ne pourra donc pas être démontrée. L’état étant garant de la sécurité des français, Il serait donc inconcevable d’autoriser la construction de nouveaux réacteurs nucléaires où pourraient se produire dans le futur des accidents catastrophiques tel que ceux de Tchernobyl et de Fukushima. De plus, les démonstrations de sûreté nucléaire ne prennent en compte que les conditions en temps de paix. En temps de guerre, la sûreté des centrales nucléaires n’est plus du tout assurée comme le démontre la situation actuelle en Ukraine. L’exemple de l’Ukraine devrait également constituer un argument fort pour sortir au plus vite du nucléaire afin de ne plus avoir sur le territoire français des cibles potentielles aussi dangereuses que les centrales nucléaires. De même, pour ce qui concerne les centrales nucléaires existantes, la prolongation de leur durée d’exploitation ne pourra être autorisée qu’à la condition du maintien de leur niveau de sûreté. Ces centrales nucléaires vieillissantes seront également exposées aux phénomènes extrêmes conséquences du changement climatique annoncé (ouragans, tornades, inondations ou submersions marines, etc.). La sûreté nucléaire de ces installations ne pourra pas être démontrée pendant les décennies à venir. Il est donc préférable de sortir du nucléaire rapidement comme l’ont décidé certains pays tel que l’Allemagne, afin d’avoir l’assurance d’un risque zéro d’accident nucléaire. Conclusion La sûreté des futures centrales nucléaires envisagées ne pourra pas être démontrée du fait des conséquences imprévisibles du changement climatiques en cours. Leur mise en exploitation ne pourra donc être autorisée par l’état qui est garant de la sécurité des français. La construction de nouvelles centrales nucléaires doit être abandonnée avant d’éviter en France un accident catastrophique tel que celui de Tchernobyl ou de Fukushima. Les centrales nucléaires existantes devraient également être arrêtées rapidement, leur sûreté n’étant plus garantie à moyen terme.