Publié le 30/12/2022 - 17h12
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C - Développer tous les projets hydroélectriques, y compris les très petites installations pour maximiser les capacités installées, et y compris les projets plus coûteux, tout en essayant de limiter les impacts environnementaux
J'exploite une micro-centrale en autoconso @ 90% pour le hameau Famillial (Electricité et chauffage) avec une capacité de 150000Kwh/an . Les ENR sont par nature intermittentes (y compris l'hydraulique) et par conséquent sont difficilement exploitables seules. Il faut toujours un appoint trop souvent fossile. Certes, l'hydraulique souffre aussi de ce probleme mais a un taux de charge, une régularité et une prévisibilité qui facilite énormément les choses et limite fortement le recours à l'appoint comparativement aux autres ENR ce qui fait qu'elle est LA REINE DES ENR. Si on veut jouer à mettre des ENRs dans le mix Francais, vu que les moyens de stockages sont limités, couteux, voire souvent non réalistes, il est préférable de répartir sur des technologies de production différentes en priorisant celles qui sont le plus intégrables dans le réseau. Par conséquent l'hydraulique doit être la plus prioritaire et sa présence, notamment quand elle a une capacité de stockage, est non seulement complémentaire, mais nécessaire pour augmenter la capacité à intégrer les autres ENR au réseau sans faire grimper nos émissions de CO2 déjà trés basses à cause du nucléaire: On lit souvent que le potentiel est faible alors inutile de le développer : c'est idiot! Pour Preuve, les rares pays qui sont très bas carbone grâce aux ENR y parviennent seulement grâce a l'hydrau (Norvège, islande, bresil, quebec et quelques autres). Sinon c'est forcement le gaz ou le charbon. Y a pas d'alternatives. (Regardez le site du GIEC "Electricitymap", ça pète les yeux) L’hydraulique est souvent la clef de voute d'un mix électrique bas carbone y compris nucléaire. C'est pour cela qu'il ne faut pas cracher dans la soupe et essayer de maximiser son développement au lieu de la dénigrer. Concernant le développement, c'est compliqué, notamment pour les petites structures car en plus du foncier et des compétences techniques nécessaires, la loi oblige à un respect de règles certes parfois utiles, au moins partiellement mais l'application est souvent surinterprétée par certains acteurs qui rendent les choses impossibles. J'ai personnellement pu obtenir la possibilité d'exploiter car j'ai eu la chance (oui la chance) d'avoir à faire à des fonctionnaires compétents qui faisaient correctement leur travail, mais pour en avoir discuté avec d'autres collègues c'est très rare. En principe les projets qu'ils soient petits ou moyens subissent une obstruction administrative qui démoralise la plupart des propriétaires. On en arrive à faire dépenser des fortunes pour construire des ouvrages destinés a permettre le passage d’espèces qui n'ont jamais été vues dans le cours d'eau, et beaucoup d'autre choses... Obtenir une autorisation coute une fortune prends des années et souvent n'aboutit pas... Il est navrant de voir que pour de vielles installations encore existantes, avec des machines encore en place, (souvent assez facile de les mettre en service pour faire de la production) l'administration rends les choses impossibles (à bon entendeur...) Pour avoir un développement serein de l'apport de la petite hydraulique, plusieurs choses sont à revoir (je limite ici a la petite hydraulique) : - Peut être intéresser les agences de l'eau a avoir sur leur périmètre une production hydrau plus élevée (ça changerait peut être leur état d'esprit...) - Simplifier les démarches pour les petites installation ou le faible impact est évident: Permettre aux agences de l'eau, pour ces petites installations, de donner un avis sur la nécessité du dossier d’étude d'impact, très souvent les agents sont suffisamment compétents pour évaluer les impacts en se rendant sur le site, ça éviterait cette étape généralement rédhibitoire au plus petits projets. - Partout ou il y a la possibilité de fonctionner en éclusée, même partiellement, demander aux agences de l'eau de réévaluer les règlement d'eau pour permettre, en fonction des espèces et des saisons la possibilité de travailler partiellement en éclusée pour aider lors des pointes (quasi gratuit et emmènerait des capacités de pointe low carbone toujours bonnes a prendre) - Inciter les porteurs de projet a travailler en production de pointe dés la conception des projets en facilitant les contrats de pointe - lors des pointes lever les limites de puissance contractuelles sans surcout pour les passer à la limite technique afin d'inciter le soutien du réseau lors des pics de conso - Former les agents d’état à appliquer intelligemment la loi (ou au moins ne pas en inverser le sens, ça serait déjà bien) - Supprimer / atténuer les contraintes idiotes imposées par Enedis pour facilliter le raccordement en injection. Beaucoup de collègues qui fonctionnent en autonome détruisent souvent plus de 80% de leur production dans les charges de ballast alors que ça pourrait facilement être injecté au réseau et reste qualitativement une bonne énergie. - Proposer un contrat de rachat de base au prix marché temps réel (sans subventions) mais sans aucune autre contrainte (qu'enedis nous fichent la paix, et que la refacturation soit simple sans devoir monter une société pour vendre une petite production...) - les subventions doivent couvrir l'ensemble des nombreuses dépenses (souvent inutiles) que nous oblige l’état (je parle des dépenses qui ne sont pas nécessaires au fonctionnement comme les ouvrages de montaison pour poisson handicapé ou des trucs comme ça...) Pour le reste c'est à nous propriétaire de moulins d'assumer... - Permettre d'innover dans le domaine des équipements nécessaire à la compensation des impacts afin que les ouvrages soit économiquement réalistes tout en restant efficaces.
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