s'appuyer sur la base pilotable décarbonée dont dispose dès aujourd'hui la France
16/01/2023 - 23h26
Nous nous inscrivons dans une perspective de bien-être social le plus largement partagé, avec prise en considération des générations futures, de la lutte prioritaire contre le risque d’effet de serre climatique, et de la préservation des ressources disponibles. L’énergie, et l’électricité en particulier, constituent un élément vital fondamental pour le fonctionnement de l’économie et pour le lien social. Les infrastructures associées constituent un patrimoine industriel de long terme. Au début de ce siècle, l’électricité française était décarbonée grâce au parc hydraulique et nucléaire existant, la France exportatrice en électricité depuis des décennies, avec une électricité particulièrement compétitive et non dépendante sur le plan géopolitique, exploitée dans le cadre d’un monopole public. Depuis, la prédominance de la mise en concurrence dans ce domaine, avec perte de vue des enjeux du service public et de l’intérêt du consommateur, a été destructrice de valeur, Fessemheim, production pilotable décarbonée d’électricité, a été fermée en 2020 sans disposer de moyens de substitution pilotables et décarbonés. Une régulation léonine, l’ARENH, asphyxie l’opérateur historique, EDF, sans empêcher qu’entre 2010 et 2021 l’électricité augmente de plus de 50 pour cent pour le consommateur français, et en conduisant à des détournements spéculatifs qui ne bénéficient ni au consommateur, ni à l’opérateur historique ni au contribuable. Le risque est aujourd’hui avéré de délestage, en cas de vague de froid, durant tout l’hiver 2022/2023 et également pour les prochains hivers. Les trop faibles marges d’électricité pilotable aujourd’hui disponibles pour le système électrique en France conduisent à des importations massives d’électricité carbonée des pays voisins. La destruction programmée (loi de programmation de l’énergie), au cours des décennies précédentes, du système de production publique et national à partir d’énergie nucléaire, la fermeture des premiers réacteurs, les retards de maintenance et l’absence de lancement de nouveaux réacteurs a provoqué une « carence de l’Etat » en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Comme il a été démontré dans de nombreux articles scientifiques, les productions d’électricité prétendues « renouvelables », intermittentes (éolienne et photovoltaïque) accentuent cette carence car obligeant de multiplier les sources pilotables carbonées nécessaires (gaz, pétrole, charbon) pour pallier leur intermittence. Mobilité Une grande partie des émissions de gaz à effet de serre provient des transports, routiers, aériens et maritimes. Concernant le premier et partiellement le second, le transfert sur le rail du trafic de passagers et de fret permet une réduction notoire de l’usage des combustibles fossiles. Si, de plus les investissements permettent l’électrification, la construction et le rétablissement de liaisons ferroviaires, ainsi que le raccordement des centres commerciaux et industriels aux chemins de fer, la pénétration de l’électricité sera amplifiée. Mais cette électricité doit être accompagnée de sources pilotables et décarbonées d’électricité, car en leur absence, la production d’électricité produira l ‘effet inverse (augmentation des émissions de CO2), car il sera toujours préférable que la source thermique soit directement dans le véhicule sans utiliser une double conversion (chaleur en électricité, stockage de l’électricité) qui provoque des pertes dues à l’efficacité de ces processus. Concernant le maritime, l’usage de la propulsion vélique pour les transports lents et du nucléaire pour les transports rapides peuvent réduire pollution et émission de gaz à effet de serre. Il faut encourager la propulsion électrique par batteries pour les navires effectuant des trajets de faible distance à proximité d’un port. On doit équiper les ports de prises de courant pour les navires qui y font escale (surtout ferries et navires de croisières). Il faut favoriser les réductions d’allure pour les navires équipés de moteurs thermiques (« slow-steaming »). Plus généralement, il faut taxer les marchandises importées sur le CO2 émis, ce qui aura pour effet de relocaliser la production. Usage des bâtiments L’isolation, le chauffage par pompe à chaleur, sont appropriés pour réduire l’usage du chauffage par combustible fossile Niveau d’activités industrielles et du transport des marchandises La réindustrialisation du pays est capitale pour pouvoir maintenir les compétences, les savoir-faire et les synergies nécessaires aux techniques assurant simultanément la décarbonation et la souveraineté : sidérurgie, métallurgie, chimie, électrique, électronique, informatique... De plus en établissant des circuits courts, le recours à des trajets nuisibles et coûteux seront évités.
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