il faut sécuriser et optimiser le financement du nucléaire
15/12/2022 - 14h48
Un développement rapide et massif du nucléaire est la seule solution qui nous permettra de répondre au défi climatique en évitant l'effondrement de nos civilisations. Il faut d'abord en finir avec le nucléaire bashing, avec la procrastination, les combinaisons politiques qui ont mis en péril l'un des grands atouts de la France et affirmer un soutien clair et constant de l'Etat à un programme nucléaire d'ampleur ( EPR2, Petits Réacteurs Modulaires, GEN IV et fermeture du cycle du combustible) . Les coûts de financement peuvent représenter les 2/3 du coût total, comme pour l'EPR d 'Hinkley Point et quand le taux d’actualisation passe de 10 % à 3 %, son coût diminue de moitié. Il existe de multiples solutions qui permettent d'optimiser le financement du nucléaire : garanties et prêts d'Etat, accés à des prêts à taux réduit, dans le cadre des mécanismes de financement de la transition énergétique, des formules de financement répartissant mieux le risque, telles les bases d’actifs régulés (RAB, Regulated Asset Based), des contrats à long terme avec des électrointensifs ( modèle Mankala) etc. La France et l'Europe pourraient prendre exemple dès maintenant sur le volontarisme du programme américain proposé par l’administration démocrate Biden . L'IRA (Inflation Reduction Act )prévoit un budget de 30 MDS de dollars pour le nucléaire, crée des crédits d’impôts incitatifs pour la prolongation des centrales existantes et transforme les avantages fiscaux actuels pour les énergies renouvelables en avantages technologiquement neutre pour toutes les énergies décarbonées. Dans le même état d'esprit, il faudrait sans doute mettre fin à la priorité d'injection des énergies variables intermittentes dans le réseau Il importe de vérifier qu'après la longue bataille qui a conduit à l'introduction du nucléaire dans la taxonomie européenne , le nucléaire, malgré l'action constante de certains Etats, partis politiques, ONG dogmatiquement antinucléaires, est traité selon le principe de neutralité technologique et inclus dans l'ensemble des dispositifs de financement européens de la transition écologique. Enfin, il faudra revenir sur l'organisation du pseudo "marché" européen de l'électricité : fondé sur le modèle des marchés internationaux des matières premières échangées au comptant , il ne pouvait qu'échouer avec l'électricité qui ne peut se stocker ave les ordres de grandeur requis et constitue un achat vital sans substitut immédiat. Il a échoué à fournir un signal prix à court terme supportable économiquement, il a échoué à favoriser des investissements dans de nouvelles capacités de production à long terme. Des alternatives diverses peuvent être proposées : il faut tout d'abord rompre avec le préjugé selon lequel un marché est toujours supérieur à un système planifié et l'idée selon laquelle les marchés sont une fin utile en soi plutôt qu'un simple moyen d'aider les consommateurs à obtenir la meilleure offre. Les prix de courts termes doivent être lissés pour mieux refléter les coûts de production moyen, des systèmes d'acheteur unique peuvent être mis en place lorsque pertinent, par exemple pour les ventes aux enchères de capacité. Enfin des mécanismes pervers et dogmatique tels ceux de l'Arenh, qui impose à EDF de vendre une partie significative de sa production (environ un tiers) à prix coûtant à ses nouveaux concurrents, lesquels pour la plupart n’ont pas investi dans de nouvelles productions, ce qu’ils étaient censé faire doivent être arrêtés afin de permettre le financement de nouveaux projets nucléaires.
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