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Publié le 14/11/2022 - 16h18

CLEMENT

  • C - Un mix de ces deux solutions

L'éolien (et le photovoltaïque) ne sont pas des moyens de production d'électricité comme les autres : ils ne sont pas pilotables. C'est à dire qu'on ne peut pas les faire ralentir ou augmenter leur production à la demande. Or, en électricité, il y a une loi de la physique que nos politiques et nos médias oublient systématiquement : pour avoir une tension stable - et donc que tout ce qui utilise l'électricité ou presque puisse fonctionner - il faut A CHAQUE INSTANT - que la production soit égale à la consommation. Pour cela, on peut faire varier la production pour l'ajuster à la consommation, ou faire varier la consommation pour l'ajuster à la production (ou les deux à la fois). Ajuster la consommation est limité : les 2/3 de la consommation sont par l'industrie et c'est difficile de faire varier le rythme des usines en permanence. Faire varier la production est facile avec les centrales classiques : il suffit de tourner plus ou moins des vannes (de vapeur pour les centrales nucléaires, charbon, gaz, d'eau pour les barrages). Avec le vent et le soleil, c'est difficile. Du coup, en France, on a rarement la chance d'avoir pile poil le bon vent et le bon soleil au bon moment, et on doit démarrer des centrales ou les arrêter ou les ralentir pour pallier cela. A peu près 60% de notre production éolienne et photovoltaïque ne sert qu'à remplacer de la production nucléaire, déjà décarbonée - et de toute façon, même si on couvrait le territoire d'éoliennes et de panneaux, il faudrait garder ces centrales pour les jours sans assez de vent ou de soleil, donc où est l'intérêt "écologique" ?). L'Allemagne, elle, compte sur ses centrales au charbon et au gaz, très nombreuses (elles faisaient 80% de sa production avant son "virage" éolien et solaire) pour jouer ce rôle d'amortisseur des aléas du vent et du soleil (autrement dit, ses centrales aux énergies fossiles tournent moins sur l'année, via éolien et solaire, mais elles restent, et elles tournent pas mal quand pas assez de vent et de soleil). Donc : il ne devrait y avoir de projets éoliens (et photovoltaïque) en France que s'ils ont un impact réel sur les émissions de CO2 (nb : ne pas se fier à ceux qui clament que cela fait économiser 5 MT de CO2 par an en France "selon RTE" : si on lit l'étude de RTE, il y est parlé des EnR électriques en général, et il est mentionné que l'hydraulique fait dans les 60% de ces EnR...et on voit en creusant bien que notre éolien et notre solaire remplace du charbon allemand et non en France - donc n'économise pas grand CO2 chez nous. Donc : éolien et solaire oui, mais si obligation d'achat au niveau européen et par les détenteurs de centrales à charbon, gaz, fioul. Et/ou si cette production éolienne et solaire est consommée par des usages s'adaptant au caractère aléatoire de la production (RTE estime qu'on pourra atteindre théoriquement 30% de la consommation grâce à de tels usages : eau chaude par exemple - que l'eau soit chauffée par à coup tout au long de la journée selon vent et soleil ou 6h en continu, temps de chauffe usuel, par de l'électricité "classique", c'est du pareil au même). Sinon, on dépense de l'argent alors qu'il y a des actions bien plus rentables économiquement et écologiquement (isolation renforcée des bâtiments, développement des transports en commun).