Publié le 15/01/2023 - 23h00
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D - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Le problème du fret carboné actuellement vient à mon sens de deux principaux facteurs : le premier est lié à l'organisation logistique uniquement autour de la rentabilité économique, le second des modes de consommation des citoyens pas adaptés à l'utilisation de véhicules propres. La logistique mondiale est organisée aujourd'hui autour de zones de spécialisations sectorielles, qui entraîne la production de biens dans des secteurs géographiquement éloignés des zones de consommation (exemple : production de denrées alimentaires en Espagne exportées ensuite à travers l'Europe, production de produits manufacturés en Chine,...). L'organisation logistique en hubs conduit ensuite à des aberrations environnementales (par exemple, vous habitez une région viticole, mais la bouteille que vous achetez à quelques kilomètres de la zone de production passe par un marché central (Rungis par exemple), puis une plateforme régionale, avant d'être livrée dans le magasin). D'un point de vue économique, c'est par contre la bonne option. Il n'y pas de recette miracle pour remédier à cette situation. La seule solution est de relocaliser les zones de production à proximité des zones de consommation. Un gros travail concerne la relocalisation de la production des denrées alimentaires. Cela permettrait par exemple de réduire le trafic d'échanges poids lourds avec l'Espagne, tout en permettant de mettre en place localement des solutions économiquement viables pour éviter d'avoir recours à des organisations en hubs. S'agissant des modes de consommation, la course à la réduction des délais de livraison associée à l'explosion du e-commerce a entraîné à la fois des fréquences de livraisons plus importantes et des tailles de livraisons de plus en plus petites. Dès lors, les transports massifiés (ferroviaire, fluvial, cabotage,...) ont des difficultés à être concurrentiels par rapport au transport routier. Il conviendrait donc de réfléchir à une manière de "détendre" les délais de livraison (obligation d'un délai d'au moins 48h proposée par les chargeurs par exemple), sensibiliser d'avantage les citoyens sur l'impact environnemental de leurs choix au stade de la commande, de trouver le levier législatif permettant l'interdiction des commerces fantômes. Il conviendrait également de subventionner massivement les achats de vélos cargos électriques. Enfin, pour permettre aux transports massifiés d'être plus concurrentiels que le mode routier, la mise en place de l'éco taxe semble incontournable, tout comme l'investissement massif dans le réseau ferré. Nous sommes en effet bien loin de l'objectif de report sur les modes alternatifs à la route de l'ensemble du trafic de transit par rapport au territoire national, objectif pourtant inscrit dans la loi.
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