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Publié le 18/01/2023 - 16h59

Les Voix Du Nucléaire

  • C - L’impact financier : il faut choisir les parcs qui sont les plus compétitifs en termes de coût, quitte à ce qu’ils soient plus visibles

  • H - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)

L’association les Voix du Nucléaire donne sa réponse à la consultation publique. Notre objectif est de faire reconnaître et de promouvoir le rôle du nucléaire dans la transition énergétique. L’énergie nucléaire est une condition déterminante de la mise en place de systèmes électriques à la faible empreinte environnementale et climatique, fiable et abordable pour les populations. Pour l’horizon 2050, nous avons établi un scénario, appelé “TerraWater” disponible ici: https://www.voix-du-nucleaire.org/terrawater-telechargement/ Nous y privilégions une approche par la constitution de marges de production plutôt que par la flexibilité de la demande, dans un objectif de robustesse, solidarité et souveraineté. Toutes les énergies bas carbone y ont une place importante, mais surtout propre au rôle que leurs caractéristiques physiques leur permettent de jouer, optimisant les bénéfices qu’elles sont chacune en mesure d’apporter au système électrique dans son ensemble. Les Voix soutiennent le développement des énergies éoliennes et solaires si celui-ci est fait de manière cohérente et dans le respect des objectifs fixés. Nous soutenons l’augmentation du parc éolien marin, notamment sur la décennie 2030. Nous devons augmenter la vitesse d’installation des énergies renouvelables, pour atteindre un rythme 2,5 fois supérieur à celui de 2019. Au plus haut, nous projetons un parc éolien marin de 22,5 GW pour l’année 2040. Parmi les enjeux qui nous semblent essentiels, nous essayons de prendre en compte au maximum les impacts potentiellement négatifs sur l’environnement et la biodiversité. En revanche, dans un souci d’optimisation du système complet, la place de ces sources d’énergie intermittentes dans le fonctionnement du mix électrique français est amenée à être modifiée. La production éolienne ne bénéficiera plus d’une priorité d’injection sur le réseau électrique par rapport au nucléaire. Traditionnellement, l’ordre d’appel des moyens de production électrique sur le réseau se fait par valeur d’usage (“merit order”) croissante : énergies fatales (intermittentes, dont éolien, solaire…) / cogénération / nucléaire / gaz / charbon / hydraulique / fioul. Le nucléaire, dont le coût marginal est usuellement placé en 5 et 15 €/MWh, se retrouve appelé après l’éolien et le solaire. Cependant, la réalité de la gestion d’un réseau électrique ne saurait se résumer à un unique coût variable. La modulation de puissance, bien qu’elle soit devenue une spécialité du parc nucléaire français, n’en reste pas moins plus contraignante pour les matériels et la maintenance des installations et impose des règles de sûreté plus restrictives. En outre, elle ne permet pas nécessairement d’économiser du combustible nucléaire, ce que le coût marginal est censé prendre en considération. En effet, si une tranche, du fait des modulations de production, n’a pas consommé son combustible au taux et aux dates prévues : • soit son prochain arrêt pour maintenance et rechargement sera décalé, perturbant le planning global des maintenances de l’exploitant, alors que celui-ci doit être respecté pour garantir une disponibilité maximale durant les périodes hivernales de forte consommation ; • soit le déchargement du combustible est réalisé à la date prévue et le non-produit est perdu. Ainsi, d’un côté la modulation augmente les coûts de maintenance, de l’autre elle ne diminue pas de manière significative les coûts de combustible. Pour ces raisons, le “merit-order” des moyens de production a, dans le scénario TerraWater, été modifié pour que les énergies renouvelables, qui sont théoriquement beaucoup plus modulables à la baisse, ne soient plus prioritaires face au nucléaire. En pratique, le nucléaire suivrait la consommation moyenne journalière indépendamment de la production des éoliennes, le suivi de charge journalier étant assuré d’abord par les exports et les écrêtements de production, puis par les STEP au fur et à mesure que celle-ci entrent en service. La localisation des nouvelles capacités sera encouragée au plus près des installations de pompage-turbinage qu’elles sont amenées à servir plus particulièrement. L’implantation tend à rééquilibrer les puissances installées selon les régions, en encourageant beaucoup plus fortement le déploiement dans la moitié sud du pays, de manière à rapprocher la production éolienne des sites de stockage d’électricité (STEP) installés dans les Pyrénées orientales, dans la partie sud du Massif Central, ainsi que dans les Alpes. Des arbitrages pourront être considérés suivant l’évolution des technologies. De plus, si l’éolien flottant s’avèrait être un échec sur le plan économique, recentrer l’installation d’éolien terrestre dans le sud du pays permettrait de compenser la faible exploitation du potentiel offshore en Méditerranée, celui-ci dépendant entièrement des capacités de la filière flottante, tout en réservant le nord du pays à l’éolien offshore posé. À l’inverse, une réussite de l’industrialisation de la filière flottante permettrait une diminution des installations terrestres dans le sud du pays, qui seraient alors redistribuées sur le reste du territoire. L’objectif serait ainsi d’atteindre 35 GW d’éolien terrestre et 25 GW d’éolien en mer en 2040, pour un productible annuel total d’environ 165 TWh. C’est un enjeu de solidarité mondiale et d’atteinte des objectifs climatiques et environnementaux mondiaux. A ce titre, l’éolien est essentiellement considérés par le scénario TerreWater comme une énergie certes clé, mais de transition, avant l’atteinte d’un mix énergétique bas carbone pérenne dans le temps à partir de 2070 et au-delà qui y aura peu recours, afin que les pays disposant de potentiels hydro et nucléaire plus limité que le nôtre puissent y recourir autant que possible.