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Sortir du tout-croissance : changer de logiciel

Julien Quévy

05/01/2023 - 18h20

D'une manière générale une bonne partie des problèmes liés au dérèglement climatique commenceraient à être pris dans le bon sens si on cessait d'accorder autant d'importance à l'indicateur PIB. Il nous faut totalement refondre notre modèle et mettre en place de nouveaux indicateurs mieux à même de décrire notre idéal de société : la baisse des émissions de gaz à effet de serre peut en être un, celui de la biodiversité en serait un autre (et attention à ne pas la négliger... voir ci-dessous), un autre pourrait être l'Indice de développement humain (IDH)... Peut-être se référer à l'expérience du Bhoutan et son indicateur de Bonheur National Brut (BNB) ? D'autre part, attention à ne pas prendre la question environnementale que sous l'angle de l'énergie. Le dérèglement climatique, bien qu'étant en soi un problème extrêmement complexe et absolument nécessaire et urgent à résoudre, n'est que l'arbre qui cache la forêt de l'effondrement généralisé de la biodiversité sur Terre. Il faut placer cet enjeu au centre des débats au même titre au moins que le climat. Faire connaître les travaux des scientifiques concernés et de l'IPBES (GIEC de la biodiversité). Ecoutons Aurélien Barrau : "Même si on n'était pas à +1 °C de réchauffement climatique nous serions tout de même à l'aube de la sixième extinction de masse. [...] Quelle que soit l'origine de l'énergie, tant qu'elle est utilisée pour dévaster les fonds marins, pour exterminer les forêts, pour déployer le réseau routier pour permettre un accès touristiques aux rares espaces non artificialisés, pour instrumentaliser les cours d'eau avec des barrages qui exterminent 90 % des poissons, finalement l'origine de l'énergie c'est une question secondaire..." La biodiversité est la grande absente de cette consultation. Et on pourrait citer encore d'autres thématiques (l'eau...) : d'une manière générale c'est l'ensemble de la relation de l'homme à son environnement qui est à repenser. Vivement un programme politique qui s’attelle à travailler sur le sujet de façon systémique.