Un vrai travail sérieux, sans clientélisme
04/01/2023 - 13h58
Planifier, c'est compliqué, c'est long, ça donne mal à la tête, mais c'est indispensable. Une fois les personnes habilitées à travailler sur ce sujet bien formées sur les enjeux énergie et climat, il importe qu'elles produisent des moutures de plans, revues régulièrement et amendées selon les aleas et les besoins, avec une ligne directrice qui reste claire. Il faut s'appuyer sur les nombreuses expertises techniques et scientifiques, et non pas sur le sensationnalisme ou l'opinion publique, souvent influencée par les médias qui traitent les sujets à la va-vite. Tant que l'ensemble (ou la majorité) de la population n'est pas formée correctement aux questions énergies et climat, on ne peut pas tenir compte de l'avis de tout le monde. Chaque avis est recevable, mais s'il est argumenté et que les porteurs sont prêts à débattre factuellement. Il faut d’urgence réinterroger le modèle de marché et remettre le souci du bien commun au cœur de l’énergie, en renouant avec des logiques de planification, en sécurisant à l’échelle européenne les approvisionnements, en revenant aux fondamentaux de la coopération et de la solidarité pour faire front à la logique de marché et de libre concurrence, et en développant des alliance industrielles européennes pour fortifier l’UE dans la concurrence mondiale et sans idéologie sur les solutions bas carbone à appliquer mais en visant à propulser les entreprises françaises et européennes à l’avant-garde de la transition énergétique pour des réussite industrielle mais aussi sociale Il faut tout autant miser sur des emplois durables et une responsabilité sociale des entreprises, ce qui impose de : faire des emplois le moteur social de la transition énergétique, de la résilience du système énergétique et de la structuration des filières industrielles françaises, développer un dialogue social de qualité pour une transition juste en repensant et adaptant les formations et les dispositifs de reconversions pour répondre aux nouveaux besoins de qualification, et engager l’État sur les enjeux sociaux liés à la transition énergétique, et en particulier ceux des emplois, en veillant à une programmation pluriannuelle des emplois et des compétences, comme à un équilibre entre les territoires ce qui impose une approche transverse intersectorielle et donc interministérielle qui pourrait se construire sous la forme d’un ministère de l’énergie capable de fédérer les politiques (climat, industrielle, recherche et innovation) avec les besoins futurs de compétences en qualité et en nombre. Il faut enfin s’engager sur la voie d’une responsabilité sociétale, ne serait-ce que parce que le secteur énergétique porte les enjeux sociétaux et sociaux et doit à cet effet être moteur dans le développement d’une économie plus responsable, avec une plus forte représentation des salariés, un dialogue renforcé avec les parties prenantes et des politiques de sous traitance plus responsables. Cette responsabilité doit aussi s’accompagner d’un meilleur partage de la valeur ajoutée et d’un modèle de gouvernance de l’entreprise plus adapté aux enjeux et priorités de la transition énergétique au service de l’intérêt collectif. Des travaux sérieux ont été réalisé, notamment par le Shift Project qui propose un Plan de Transformation de l'Economie Française, qui s'appuie sur de nombreux experts et assure un bouclage. Cela fait sens de commencer par là plutot que de réinventer la roue.
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