Energie
Thème 1 : Comment adapter notre consommation pour atteindre l’objectif de neutralité carbone ?
1.3 - Le niveau d'activité industrielle et du transport de marchandises
Le niveau de l’activité industrielle au niveau national le niveau de transport de marchandises, tant au niveau national qu’au niveau international, dépendent fortement de notre consommation de biens. Ils peuvent impacter tant notre consommation d’énergie, mais également entraîner des émissions indirectes pour la production des biens que nous importons.
Quel modèle de consommation de biens, mais aussi d’activité industrielle, jugez-vous le plus adapté aux défis auxquels fait face la France (1 réponse au choix) ?
- Une réduction du fret national et du commerce extérieur, ainsi qu’à une baisse significative de l’activité industrielle nationale. Ce scénario entraînerait une baisse drastique de nos consommations de biens manufacturés et de nos besoins en construction, grâce à des comportements et des modèles d’organisation beaucoup plus sobres.
- Une réindustrialisation massive, corrélée à une réduction du fret national et du commerce extérieur. Ce modèle suppose des investissements massifs dans l’industrie française et une augmentation des besoins énergétiques associés.
- Une baisse significative de l’activité industrielle nationale, et donc des besoins énergétiques associés. Les besoins seraient toutefois comblés par une augmentation du commerce extérieur et du fret national, conduisant à une augmentation des émissions importées.
- Autre proposition

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Publié le 18/01/2023 - 12h27
Dimitri Carbonnelle
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D - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Réponse du The Shift Project - The Shifters (via Dimitri Carbonnelle - Shifter, Pôle Influence Droit Interne ) L’activité industrielle correspond à 20% des émissions de GES nationale, dont les ¾ sont liées à l’industrie lourde (chimie, métallurgie, ciment-béton). Le fret, quant à lui, représente 9% des émissions. Il est toutefois intéressant de noter que la trajectoire de ces 2 secteurs est différente depuis un demi-siècle. La part relative de l’industrie en France ne cesse de baisser depuis 50 ans, passant de 25% du PIB à 13% aujourd’hui . Pourtant, la crise Covid ou plus récemment la guerre en Ukraine, nous fait prendre conscience de l’intérêt à disposer d’un appareil de production industrielle robuste, diversifié et résilient. A contrario, le secteur des transports de marchandises est le seul à ne pas avoir réduit ses émissions de GES depuis 1990 (la croissance de l’e-commerce expliquant en partie cette tendance). Le fret se fait de plus en plus par la route : de 35% en 1960 à 90% aujourd’hui. Les efforts à réaliser pour atteindre les objectifs fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone sont donc considérables. Quelles sont les préconisations du Shift Project pour l’activité industrielle et le fret ? L’activité industrielle nationale L’objectif à 2050 est de réduire les émissions nationales de GES de 80% (par rapport à 2015), dont 20% par la sobriété. Quatre axes de travail existent pour permettre à la fois de décarboner le secteur tout en le rendant plus résilient : - Poursuivre le progrès technique : “efficacité énergétique, changement des combustibles des fours, recyclage mécanique etc.” - Créer un cadre propice aux ruptures technologiques : “recours à l’hydrogène produit par électrolyse, recours au CCS, recyclage chimique etc.” - Mettre en place des mesures de sobriété : baisser la consommation d’emballages plastiques de 70%, augmenter le recyclage, la réparation et le réemploi, relocaliser, etc. En 2050 les leviers du progrès technique et des ruptures technologiques seront responsables respectivement de 40% chacun de l’effort de décarbonation. Les 20% restant de sobriété ne sont pas pour autant certains, il est probable qu’une adaptation soit nécessaire, l’innovation technologique reste un pari. Une fois sa transformation réalisée, l’industrie continuera de produire pour les autres secteurs, en s’adaptant aux nouvelles manières de se déplacer, de consommer, etc. Les mesures préconisées par le PTEF pour ce secteur rejoignent donc plutôt le premier scénario proposé par le questionnaire de la consultation nationale, avec une baisse significative de nos consommations de biens manufacturés et de nos besoins en construction obtenue par la sobriété. Cependant, pour assurer une réduction de nos émissions induites, tout en obtenant une meilleure résilience, le PTEF envisage la relocalisation de certaines productions comme la production d’engrais ou encore certaines étapes de la production de batteries. Le développement de l’APV (Après-Première vie), qui “couvre l’ensemble des activités qui prennent en charge les biens après leur première utilisation” , est aussi un enjeu de réindustrialisation nationale. Le fret A l’horizon 2050, l’objectif, comme pour tout secteur, est de transformer l’usage et d’en diminuer le besoin global. Ainsi, il faudrait : - multiplier par 3 le transport fluvial - multiplier par 2 le transport ferroviaire - diminuer de 25% les volumes transportés Par rapport au questionnaire de la consultation publique, ces préconisations se rapprochent de la première réponse proposée (se fondant sur le scénario S1 de l'ADEME) au sujet de la réduction du fret et du scénario S2 au sujet du report modal sur le transport fluvial et ferroviaire. Cependant, même avec ces mesures, la part de transport terrestre reste importante dans le PTEF. L’objectif prioritaire va donc être de diminuer la consommation générale tout en décarbonant les moyens de transport. Plusieurs leviers sont identifiés pour atteindre cet objectif ambitieux : - L’électrification, notamment des principaux axes routiers (voie de droite), et petites batteries sur les véhicules - Baisse des consommations moyennes (aérodynamique, motorisation, éco conduite, baisse de vitesse…) - Le remplissage optimal (organisation de la mutualisation, la réduction des cadences d’envoi et la généralisation de pratiques de maximisation des chargements) - Système cyclologistique généralisé - Formation de tous les acteurs du fret aux enjeux énergie-climat Conclusion Le questionnaire mis en ligne par le ministère propose pour chaque question des réponses qui vont dans une seule direction, or, ce que montrent les différents rapports du PTEF, c'est qu'il n'y a pas une solution unique pour décarboner l’économie. Il est certain que les efforts à déployer sont d'envergure et que la sobriété est dans chaque domaine un levier important mais elle n'est pas toujours le seul. Enfin, ces efforts ont un sens qui dépasse le seul calcul des émissions, la direction qu’ils prennent est celle une vie future plus confortable, mieux informée sur les impacts de nos consommations et mieux adaptée aux conséquences du dérèglement climatique.
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Publié le 18/01/2023 - 12h25
halima.bordeaux@laposte.net
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B - Une réindustrialisation massive, corrélée à une réduction du fret national et du commerce extérieur. Ce modèle suppose des investissements massifs dans l’industrie française et une augmentation des besoins énergétiques associés
Sans hésitation une reindustrialisation massive est prioritaire. La crise sanitaire que nous avons subit nous a montré nos faiblesses et nos limites dans différents domaines. Il faut soutenir aussi soutenir les PTE, les PME, les artisans en favorisant le made in France.
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Publié le 18/01/2023 - 12h13
benjamin44
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D - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Question complexe, qui va de paire avec le choix de mix énergétique à adopter dans les années qui viennent. Mon pessimisme sur les changements de modes de vie me laisse penser qu'une réindustralisation massive serait la moins pire des solutions réalistes. Le respect des engagements entrepris par la France (comme pour les pays de l'intégralité du globe terrestre) me laisse penser qu'il faudrait une réduction drastique du commerce extérieur et une baisse de l'activité industrielle nationale, pour retourner à des activités "conviviales" (cf. Ivan Illic)
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Publié le 18/01/2023 - 12h11
deki
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A - Une réduction du fret national et du commerce extérieur, ainsi qu’à une baisse significative de l’activité industrielle nationale. Ce scénario entraînerait une baisse drastique de nos consommations de biens manufacturés et de nos besoins en construction, grâce à des comportements et des modèles d’organisation beaucoup plus sobres.
Nationale ou extérieure, l'économie et la production doivent rester dans les 9 limites planétaires (changement climatique, intégrité de la biosphère, consommation d'eau, préservation des sols, pollutions à l'ozone, etc.). Il est illusoire, purement idéologique de penser que l'on peut continuer à dépasser ces limites sans répercussions. La réindustrialisation permet certes de développer les circuits courts et de maîtriser la chaine de production (sources d'énergie, conditions de travail...). Mais si c'est pour continuer le modèle actuel différemment, c'est non.
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Publié le 18/01/2023 - 11h32
MPa29
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B - Une réindustrialisation massive, corrélée à une réduction du fret national et du commerce extérieur. Ce modèle suppose des investissements massifs dans l’industrie française et une augmentation des besoins énergétiques associés
Encore une fois, les propositions sont caricaturales. Il faut réindustrialiser, donc création d'emplois en France. Il faut développer le fret ferroviaire (pas préciser dans les propositions). Si la production énergétiques est devenue verte en France, c'est mieux de produite en France qu'importer de Chine, des biens produits avec de l'énergie fossile.
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Publié le 18/01/2023 - 11h29
ChristianMermier
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D - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Mix entre A et B
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Publié le 18/01/2023 - 11h27
JHJ
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D - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Une taxation totale du carbone aux frontières, c’est-à-dire s’appliquant à tout transit, y compris les produits finis, et pas seulement les matières premières, comme moyen permettant une juste prise en compte du contenu carbone de tout produit manufacturé, aboutissant à réduire drastiquement le fret international des produits émissifs, à favoriser le contenu local par la prise en compte aussi exactement et complétement que possible les émissions dues au transport ; cela devrait ressembler à un mix entre les choix A et B ; l’augmentation des besoins énergétiques pour l’industrie française n’est pas en soi une cause d’augmentation des émissions mondiales si cela est plus que compensé par une réduction des émissions de la supply chain amont et aval de l’industrie. C’est bien le but de la taxation du carbone, en particulier dans son volet de taxation aux frontières.
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Publié le 18/01/2023 - 11h24
sdubconsult@gmail.com
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B - Une réindustrialisation massive, corrélée à une réduction du fret national et du commerce extérieur. Ce modèle suppose des investissements massifs dans l’industrie française et une augmentation des besoins énergétiques associés
Comme évoqué, ferroutage. Consommation et production locale. Circuit court. Souveraineté et moins d'interdépendance.
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Publié le 18/01/2023 - 11h21
Wandrille
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A - Une réduction du fret national et du commerce extérieur, ainsi qu’à une baisse significative de l’activité industrielle nationale. Ce scénario entraînerait une baisse drastique de nos consommations de biens manufacturés et de nos besoins en construction, grâce à des comportements et des modèles d’organisation beaucoup plus sobres.
L'économie génère plus de services que de biens même si ces derniers restent indispensables. Ce scénario semble le plus probable à long terme, mais pas le mieux adapté.
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Publié le 18/01/2023 - 11h06
Rebecca Aron
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B - Une réindustrialisation massive, corrélée à une réduction du fret national et du commerce extérieur. Ce modèle suppose des investissements massifs dans l’industrie française et une augmentation des besoins énergétiques associés
La modification de notre modèle de travail et de répartition de la valeur crée me semblerait trop lent à faire évoluer au regard de l'urgence des enjeux
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